Les statines en post-syndrome coronarien aigu : persistance, tolérance et efficacité du traitement

Contexte Un traitement par statine de forte intensité est primordial pour atteindre un taux de LDL-C inférieur à 0,55g/L (ESC 2019) en post-syndrome coronaire aigu (SCA). Cependant, malgré une efficacité certaine, plus de la moitié des patients arrêtent le traitement devant l’apparition d’effets indésirables, réels ou supposés, et seuls peu sont à la cible. Objectifs Évaluer la persistance de la statine au cours du temps chez les patients hospitalisés en cardiologie et présentant un antécédent de SCA.Déterminer les facteurs d’influence de l’atteinte du LDL-C. Méthode Étude observationnelle, rétrospective et monocentrique réalisée entre le 1er mars et le 30 juin 2022. Tous les patients admis en cardiologie ayant un antécédent de SCA ont été inclus. Les données sociodémographiques et clinicobiologiques ont été recueillies à partir des dossiers patients informatisés et la liste des traitements a été extraite des bilans médicamenteux optimisés, réalisés en routine par l’équipe pharmaceutique. La persistance à la statine a été définie comme la proportion de patients ayant une statine à l’entrée d’hospitalisation, à distance du SCA. Résultats Au total, 127 patients (81,9 % d’hommes) ont été inclus avec un âge moyen de 67,9ans et un IMC moyen de 27,6kg/m2. Les principaux facteurs de risque cardiovasculaires étaient l’hypertension artérielle (49,0 %), la dyslipidémie (37,0 %) et le diabète (26,0 %). À l’entrée d’hospitalisation, 87,4 % des patients avaient une statine dont 55,0 % de forte intensité. Parmi les 16 patients sans statine à l’entrée, seuls 3 (18,7 %) présentaient une notion d’intolérance clairement définie. Le taux de patients sous statines à la cible de LDL-C était de 39,8 %. Les patients traités par une association de statine (tous dosages et toutes intensités confondus) et ézétimibe atteignaient plus souvent la valeur cible que les autres (52,5 contre 26,1 %, p=0,01). L’âge moyen des patients à la cible était significativement supérieur (69,9ans contre 64,7ans, p=0,02) tandis que l’IMC moyen n’était pas significativement différent entre les patients ayant atteint la cible et les autres (27,5kg/m2 contre 28,1kg/m2, p=0,55). Discussion - Conclusion Malgré un faible effectif, la population étudiée était comparable aux données de la littérature, tout comme le profil d’efficacité des statines (39,8 % à la cible sous statine versus 32,0 % dans les études). Les patients ayant atteint la cible seraient significativement plus âgés que les autres et sous association statine/ézétimibe. La persistance de la statine, bien que non optimale, était meilleure que celle décrite dans la littérature (87,4 versus 70,0 %), pouvant s’expliquer par la non évaluation de l’observance dans notre définition (contrairement aux études disponibles). Une seconde étude, observationnelle prospective et monocentrique, a été mise en place afin d’évaluer la tolérance des statines à 3 mois post-SCA et les éventuels facteurs d’influence.