Evaluation des Compétences Psychosociales en Santé Sexuelle de jeunes adultes nés en France

Introduction La plupart des études et des modèles de promotion de la santé sexuelle (SS) des jeunes adultes abordent souvent celle-ci sous l'angle de la l'épidémiologie des IST ou de la santé reproductive. Peu d'études portent sur les compétences psychosociales (CPS) en santé sexuelle que doivent acquérir ces jeunes pour atteindre une santé sexuelle épanouie. Pour promouvoir la santé sexuelle des jeunes français, nous avons mis en place l'étude ECOSSE (Evaluation des Compétences Psychosociales en Santé Sexuelle de jeunes adultes nés en France, puis proposition d'un modèle de promotion en santé sexuelle adapté aux besoins identifiés), dont le premier volet consistait à mener une enquête transversale dans une région de France. Matériels et méthodes Des jeunes âgés de 18 à 29 ans, nés en France, ont été invités à remplir un auto-questionnaire anonyme comprenant 41 questions, dans l'un des 16 CeGIDD de la région. Les objectifs de la présente étude étaient d'évaluer le niveau des connaissances et des CPS en santé sexuelle des jeunes, d'analyser les prises de risque dans cette population (usage de moyen de contraception ou de prévention des IST, connaissance de ces moyens de prévention) au regard des CPS, d'identifier les différentes sources d'information et d'éducation à la vie affective et sexuelle des participants, en fonction de l'origine des parents et d'évaluer l'état de santé sexuelle de cette population. Résultats Au total, 1046 personnes ont été répondu au questionnaire. Le ratio H/F était de 1.16, dont 45% d'étudiants, diplômés du supérieur (57%). La majorité avaient leurs 2 parents nés en France, dont 52% étaient diplômés du supérieur. La majorité des sujets (52%) et leurs parents (53%) étaient athées. Avec un nombre moyen de 4 partenaires annuels, les jeunes décrivent être en bonne santé sexuelle dans 94% des cas et estiment prendre de faibles risques dans 69% des cas. Cependant le niveau de connaissances et de CPS est bas. Seuls 54% ont un assez bon score d'auto-efficacité (qui mesure les CPS générales). Seuls 21% d'entre font toujours un test à la recherche d'une IST avant un rapport sexuel. Seuls 28% en font un après un rapport sexuel. Encore plus inquiétant, 19% ont subi des violences (physiques, émotionnelles ou sexuelles) dans les 12 derniers mois et 12% avant les 12 derniers mois. La première source d'information des jeunes en matière d'éducation à la SS étaient les amis (27%), suivis par la famille (22.%). En analyse bivariée, on note que les personnes ayant de bonnes compétences générales étaient majoritairement des hommes (62%). Et ceux qui avaient de mauvaises compétences psychosociales avaient significativement une plus mauvaise santé sexuelle (60%) comparativement à ceux qui avaient de bonnes compétences vs (46%, p = 0.032). Conclusion Il s'agit de la première étude française s'intéressant à la santé sexuelle sous l'angle des compétences psychosociales. Il existe un lien entre CPS et santé sexuelle qu'il est nécessaire d'explorer pour améliorer nos modèles d'intervention.Aucun lien d'intérêt