Fractions granulométriques – Origine des conventions en santé travail et en santé environnementale

La surveillance des particules dans l’air ambiant ou l’air des lieux de travail, à des fins d’évaluation de l’exposition de la population générale et/ou professionnelle, nécessite des méthodes reproductibles de prélèvement de ces particules au regard des effets sanitaires attendus. Des conventions ont donc été établies pour l’échantillonnage sélectif en taille des particules en suspension dans l’air basées sur des spécifications en termes d’efficacité de prélèvement en fonction du diamètre aérodynamique des particules. Ce diamètre caractérise la sédimentation des particules et permet de déterminer leur pénétration et dépôt dans l’arbre respiratoire.La prise en compte de la taille des particules en lien avec les effets sur la santé de ces particules a commencé au début du XXe siècle. Deux approches distinctes se sont développées dans le domaine de la santé au travail et dans celui de la santé environnementale. Les réflexions se sont poursuivies au fil du temps en parallèle dans les deux domaines. L’approche en santé travail a consisté à considérer et modéliser la pénétration des particules dans l’arbre respiratoire et l’approche en santé environnementale a pris en compte les résultats des études épidémiologiques dépendant des méthodes de mesure développées dans les réseaux de surveillance.Ces approches ont conduit à établir deux référentiels distincts sur lesquels repose l’établissement des valeurs pour la protection de la santé, d’une part, pour la population professionnelle, et d’autre part, pour la population générale : en santé travail les fractions granulométriques inhalable, thoracique et alvéolaire sont prises en compte tandis qu’en santé environnementale ce sont les fractions granulométriques PM10 et PM2,5 qui sont réglementées.Une expertise collective de l’Anses publiée en 2023 décrit les origines scientifiques et réglementaires et analyse la pertinence scientifique de ces deux référentiels distincts utilisés pour l’évaluation des expositions aux particules dans le domaine de la santé au travail et celui de la santé environnementale. Les origines scientifiques et réglementaires de ces référentiels seront présentées plus en détail au cours de cette présentation.