Bénin : Suicide en Afrique Sub-Saharienne : étude descriptive à Cobly (Nord Bénin) sur une période de 5 ans

Francis Tognon Tchegnonsi,Anselme Djidonou, Chabi Alphonse Biaou, F Kpatindé,Prosper Gandaho, Philippe Charlier

Psy Cause(2018)

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Abstract
Introduction : chaque année, dans le monde, on estime que ce sont près d’un million de personnes qui mettent fin à leurs jours, soit l’équivalent d’un suicide toutes les 40 secondes. Cependant, en Afrique sub-saharienne, pour des raisons culturelles et géopolitiques, ce phénomène est mal décrit et mal connu. Pour mesurer l’ampleur de ce phénomène, nous avons mené une étude rétrospective sur une période de 5 ans dans une communauté rurale du Nord Bénin. Méthode : il s’agit d’une étude rétrospective menée dans les différents villages de la commune de Cobly du 2 janvier 2013 au 2 avril 2017. Les données ont été recueillies dans les dossiers de la Brigade de Gendarmerie, de la police, des centres de santé et de la mairie. Elles ont été complétées par les données d’une autopsie verbale (ou « autopsie psychologique »). Résultats : au terme de l’étude, 52 cas ont été enregistrés soit en moyenne, 10 suicides par an. L’âge moyen des suicidés était de 36 ans ± 11,8 avec des extrêmes de 18 à 70 ans. La tranche d’âge la plus représentée était celle de 20 à 30 ans. Les hommes étaient majoritaires à 69,2 % et à 67,3 % cultivateurs. Parmi les suicidés, 75 % étaient mariés. Le taux moyen de mortalité par suicide sur cette période était de 14,9 par 100 000 habitants. Sur les 52 suicidés, 8 (15,4 %) avaient laissé une lettre dans laquelle figurent les causes qui les ont poussés au suicide : maladie (62,5 %), pauvreté (25 %), mariage forcé (12,5 %). Selon l’autopsie psychologique, les causes suivantes ont été relevées : pauvreté (32,7 %), conflits familiaux (26,9 %), mariage forcé (15,8 %), troubles mentaux (5,8 %), maladie incurable (3,9 %) et cause inconnue (15,4 %). Conclusion : Le suicide au Bénin est souvent minimisé et négligé. Sa prévalence est probablement sous-estimée du fait des obstacles socio-culturels et religieux. Une étude à l’échelle nationale serait nécessaire pour mesurer l’ampleur du phénomène, comme dans les autres pays d’Afrique sub-saharienne.
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