Surveillance active du cancer de la prostate à risque intermédiaire

Introduction L’objectif était de rapporter une mise au point sur les modalités de la surveillance active (SA) dans le cancer de la prostate (CaP) à risque intermédiaire. Méthodes Une recherche sur la base de données PubMed et un examen narratif des articles en français ou en anglais ont été effectués en février 2024 afin de proposer une revue compréhensive de la littérature sur le sujet. Résultats Dans l’essai ProtecT qui incluait 34 % de patients à risque intermédiaire ou élevé, en utilisant un protocole de SA allégé, la surveillance a démontré sa capacité à maintenir une survie similaire en comparaison aux traitements radicaux. Dans une récente méta-analyse incluant 29 673 patients à risque intermédiaire non sélectionnés (incluant les ISUP 3), le risque de traitement définitif et de métastase était augmenté en comparaison aux patients à faible risque, mais était similaire en analyse en sous-groupe lorsque les patients ISUP 3 étaient exclus. Les patients avec une maladie ISUP 2 sont candidats à la SA si la maladie présente par ailleurs des critères favorables (PSA<10ng/mL, stade≤T2a), une faible charge tumorale à la biopsie (<3 biopsies positives et<50 % d’envahissement par biopsie) et une faible proportion de grade 4 (<10 %). Les modalités de surveillance les plus communément admis ont été énumérées dans les recommandations du CCAFU et dans le consensus DETECTIVE et incluent un toucher rectal annuel, un contrôle régulier du PSA (tous les 6 mois), et la réalisation d’IRM et de biopsies de suivi. Conclusion La SA est une option pour certains patients sélectionnés à risque intermédiaire. Les patients doivent néanmoins être informés du faible niveau de preuve disponible et s’astreindre à une surveillance rigoureuse.