Évolution du syndrome d’apnée du sommeil entre 68 et 85 ans et relation avec l’activité autonomique (cohorte PROOF-SYNAPSE)

Objectif L’apnée du sommeil entraîne une modification de l’activité du système nerveux autonome (SNA) qui est lui même un prédicteur de morbi-mortalité dans la population générale. Chez le sujet âgé, le lien entre le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) et l’augmentation du risque de morbi-mortalité n’a pas été clairement établi. Le but de cette étude est de voir comment évolue la sévérité du SAS chez le sujet âgé et si elle a toujours un impact sur les indices d’activité du SNA prédicteurs de morbi-mortalité. Méthodes Pour cela, nous avons suivi la sévérité de l’apnée du sommeil et les indices de variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) comme témoins du SNA chez 148 sujets issus de la cohorte PROOF-SYNAPSE à l’âge de 68,3±0,7 et 85,5±1,2 ans (61 % de femmes). Résultats La répartition des groupes de sévérité d’apnée/hypopnée (AHI 0–5, 5–15, 15–30) reste similaire entre les deux périodes de mesure, avec une baisse du nombre de sujets sévères (AHI>30) à l’âge de 85 ans. De plus, à l’âge de 85 ans, les valeurs de VFC sont identiques dans tous les groupes (AHI<15 vs AHI> 15, SDNN : 83±40ms vs 80,4±36ms ; HF : 684±1895ms2 vs 712±2643ms2 ; LF/HF : 4,6±3,8 vs 5,2±5,4, tous NS). Conclusion L’étude montre donc que la sévérité de l’apnée du sommeil ne semble pas évoluer à partir de 68 ans, et surtout une disparition de son impact sur les indices reflétant les capacités de régulation du SNA. Ces résultats renforcent la question de l’efficacité du traitement de l’apnée du sommeil chez le sujet âgé.