Pratique de l'automédication en Afrique subsaharienne dans le contexte de la pandémie de COVID-19 - Étude de la portée (« Scoping review »)

L'automédication est une préoccupation de santé publique en Afrique subsaharienne (ASS). Elle est exacerbée par la pandémie de la COVID-19. L'objectif était de réaliser une revue de la portée afin non seulement d'obtenir une vue d'ensemble des études portant sur l'automédication mais aussi de décrire ce phénomène dans le contexte de la COVID-19. Les études éligibles étaient celles évaluant la prévalence de l'automédication et réalisées en Afrique subsaharienne dans le contexte de la COVID-19. PubMed et Google étaient les sources de données. L’équation de recherche était formulée autour des concepts suivants : automédication, COVID-19 et pays de l'ASS. En outre, une consultation de listes bibliographiques sur le sujet a été effectuée. L’évaluation et l'inclusion des études étaient réalisées de façon indépendante par deux co-auteurs. Quarante études étaient répertoriées. Parmi celles-ci, 13 étaient retenues. Neuf étaient conduites en Afrique de l'Ouest et quatre en Afrique de l'Est. Le Nigéria a le plus grand nombre d’études (7), suivi de Kenya (2), de Togo, de l'Ouganda, de la Guinée Conakry et de l’Éthiopie avec une étude chacun. Une, quatre et huit études étaient publiées respectivement en 2020, 2021 et 2022. Le nombre total de sujets s’élevait à 6186. Les enquêtes étaient surtout réalisées en population générale et chez les professionnels de santé. La prévalence de l'automédication varie de 15,3 % en Guinée à 73,6 % en Éthiopie. Les médicaments consommés sont principalement les antibiotiques, la vitamine C, les médicaments traditionnels. Les sources d'approvisionnement sont notamment les officines de pharmacie, les membres de la famille, les colporteurs. Cette revue montre que les études sur l'automédication durant la COVID-19 sont rares en ASS. Toutefois, elle indique qu'il s'agit d'un phénomène courant. Il faudrait sensibiliser sur les dangers de cette pratique qui risque de compromettre les efforts déployés pour la lutte contre la COVID-19. La perspective est de faire une revue systématique avec méta-analyse.