Méningo-radiculite à Borrelia miyamotoi sous anti-CD20, identifiée par analyse méta-transcriptomique du LCR

Les complications infectieuses neurologiques des anti-CD20 sont rares mais sévères. L’identification d’un pathogène est parfois difficile et l’analyse méta-transcriptomique du LCR peut être déterminante. Nous rapportons le cas d’un patient de 23 ans sous ocrelizumab pour une SEP, ayant présenté un déficit moteur subaigu des 2 membres inférieurs avec areflexie et ataxie responsable d’une paraplégie en 15 jours. Il avait présenté une piqûre de tique 4 mois plus tôt avec un syndrome pseudo-grippal fluctuant au décours. L’IRM cérébrale et médullaire retrouvait un réhaussement de l’ensemble des racines et des leptoméninges. L’ENMG retrouvait une atteinte pluri-radiculaire. L’analyse du LCR retrouvait une méningite à 205 éléments/μL dont 95 % de lymphocytes, avec hyperprotéinorachie à 2,46 g/L et glycorachie normale. Le bilan infectieux était négatif : culture, PCR multiplex, PCR spécifique Borrelia burgdorferi, BK, cryptococcus, Brucella, Bartonella, Tropheryma whipplei, aspergillus, PCR universelle 16S, PCR panfongique, sérologie Borrelia burgdorferi dans le sang et le LCR, sérologies syphilis et arbovirus. Un traitement probabiliste par ganciclovir puis ceftriaxone est introduit sans efficacité significative. L’analyse méta-transcriptomique (Revelo RNASeq) du LCR a finalement retrouvé la présence d’ARNm de Borrelia miyamotoi en quantité importante. Un traitement par doxycycline puis corticothérapie a été introduit avec une amélioration spectaculaire et la reprise de la marche. La présence de Borrelia miyamotoi explique le tableau de méningo-radiculite. 504 cas d’infection par cette Borrelia transmise par les tiques ont été décrits dans le monde essentiellement aux USA et Russie (aucun en France). Il s’agit de tableaux de fièvre récurrente avec uniquement 6 cas d’atteinte neurologique (méningoencéphalite) dont 5 patients sur 6 étaient traités par rituximab. Borrelia miyamotoi doit être recherchée devant un tableau de méningo-radiculite/encéphalite sous anti-CD20. L’analyse méta-transcriptomique du LCR est essentielle pour identifier des pathogènes dans un contexte infectieux non expliqué.