Expériences de la téléconsultation par les sages-femmes libérales françaises pendant la crise du COVID-19

In the context of the COVID-19 pandemic, the French government has authorized the practice of teleconsultations for midwives since March 20th. A questionnaire survey of 1491 liberal midwives reported that 88.5% of them had implemented this practice. We therefore wished to explore their motivations and the way in which they have integrated this new practice modality into their practice.We conducted 22 semi-structured interviews with liberal midwives who had implemented teleconsultations since their authorization. The study was conducted between May and July 2020 and ended when saturation of the results was reached. A content analysis was used to identify recurrences and exceptions in the discourse.The main motivations of the liberal midwives for offering teleconsultations were to maintain access to care for women and their own professional activity. They pointed to a number of limitations, including the issue of professional secrecy and guaranteed confidentiality, and inequality of access to care in relation to the digital divide. The integration of teleconsultation into their practice has made it possible to highlight and enhance the support work carried out by midwives, which until now has not been very visible or recognized.Midwives quickly adopted teleconsultations, which have been made permanent since the confinement. This tool helps to ensure continuity of care but also raises new questions about equal access to care.Dans le contexte de la pandémie COVID-19, le gouvernement français a autorisé la pratique des téléconsultations pour les sages-femmes à partir du 20 mars 2020. Une enquête par questionnaire menée auprès de 1 491 sages-femmes libérales a rapporté que 88,5 % d’entre elles avaient mis en œuvre cette pratique. Nous avons donc souhaité explorer leurs motivations et la façon dont elles ont intégré cette nouvelle modalité d’exercice dans leur pratique.Nous avons mené 22 entretiens semi-directifs auprès de sages-femmes libérales ayant mis en place des téléconsultations depuis leur autorisation. L’étude, réalisée entre mai et juillet 2020, a pris fin lorsque la saturation des résultats a été atteinte. Une analyse de contenu a permis de dégager les récurrences et les exceptions dans le discours.Les principales motivations des sages-femmes libérales à proposer des téléconsultations étaient de maintenir l’accès aux soins pour les femmes et préserver leur propre activité professionnelle. Elles pointaient un certain nombre de limites, parmi lesquelles la question du secret professionnel et de la garantie de la confidentialité, ou encore l’inégalité d’accès aux soins en lien avec la fracture numérique. L’intégration de la téléconsultation dans leur pratique a permis de mettre en lumière et valoriser le travail d’accompagnement réalisé par les sages-femmes jusqu’à présent peu visible et reconnu.Les sages-femmes se sont rapidement approprié les téléconsultations qui ont, depuis le confinement, été pérennisées. Cet outil permet une aide à la continuité des soins, mais pose également de nouvelles questions d’égalité d’accès aux soins.