Rôle de l’attention endogène dans le traitement de la localisation de cibles en vision périphérique chez les patients avec ataxie optique

La lésion du lobule pariétal supérieur (LPS) induit une ataxie optique. Ces patients sous-estiment les distances dans leur champ visuel contralésionnel. Cette imprécision pourrait venir d’un défaut d’attention visuelle concomitant. Notre but est de tester si on peut diminuer les erreurs de pointage en vision périphérique d’un patient ataxique en stimulant ses capacités d’attention résiduelle. L’expérience consiste en une tâche de pointage sur écran tactile de cibles flashées (50 ms) en vision périphérique (15°, 20°, 25°, 30° et 35°) dans le champ visuel droit ou gauche. La modulation de l’attention visuelle est produite par un paradigme de Posner avec un indice flashé au centre de l’écran (50 ms), 300 ms avant l’apparition de la cible sous la forme d’une flèche pointant soit le champ visuel droit, soit le gauche, avec 75 % de validité. Les résultats de l’ANOVA montrent une interaction des effets de validité, de champ visuel et d’excentricité des cibles sur les erreurs de pointage. Les erreurs de pointage augmentent davantage avec l’excentricité du côté atteint (champ visuel gauche). Dans le champ sain, il n’y a pas de différence significative entre les essais valides et invalides. Dans le champataxique on observe une diminution des erreurs de pointage dans les essais valides. Le LPS est une aire cérébrale du réseau d’attention endogène, il s’agit de la seule zone du cortex visuel ou la périphérie n’est pas sous représentée. Notre étude suggère que mobiliser les ressources attentionnelles résiduelles d’un patient ataxique modifie cette perception de l’espace périphérique. Le LPS agirait via des mécanismes d’attention endogène pour permettre une perception de l’espace plus proche de notre perception consciente. L’atteinte du réseau d’attention endogène chez les patients ataxiques serait donc à l’origine de leurs déficits perceptifs en vision périphérique.