Dermatite atopique associée à une limbo-conjonctivite endémique des tropiques (LCET) : particularités épidémiques, cliniques et allergologiques

B.A. Diatta, C. Ben Amara,S. Diadie, T.N. Mame,A. Diop, M. Ndiaye, M. Diallo, F. Ly, S.O. Niang

Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC(2023)

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Abstract
La dermatite atopique (DA) est en nette croissance dans le monde. En Afrique, elle est associée à la LCET dans 40 % des cas. Sa prédominance pendant la petite enfance a un retentissement majeur sur la qualité de vie des enfants et de leurs parents et est source d’absentéisme scolaire et professionnel. L’objectif de cette étude était d’évaluer les particularités de la DA associée à la LCET. Il s’agissait d’une étude transversale, multicentrique avec recueil prospectif pendant 6 mois, effectuée dans des services de dermatologie et d’ophtalmologie. Tous les patients suivis pour une dermatite atopique associée ou non à une LCET ont été inclus dans l’étude. La saisie et l’analyse des données étaient effectuées avec le logiciel SPSS version 18. Nous avons recensé 97 cas. Parmi ces malades 50 % (49 cas) avaient une DA associée à la LCET. Le sex-ratio était de 2,76 (36 garcons–13 filles). L’âge moyen était de 10 ans. La tranche d’âge entre 5 et 10 ans était la plus représentée. Il existait une rhinite allergique dans 44 cas, un asthme dans 16 cas, une conjonctivite allergique dans 14 cas et une allergie alimentaire dans 20 cas. La DA était légère dans 31 cas, modérée dans 16 cas et sévère dans 2 cas selon le SCORAD. Les patients étaient au stade I dans 26 cas et au stade II dans 13 cas selon la classification de Diallo de la LCET. Tous les patients étaient pris en charge par les dermatologues et les ophtalmologues. Les prick-tests aux pneumallergènes ont été réalisés dans 30 cas. Les tests étaient positifs aux acariens dans 23 cas (92 %), aux phanères des animaux dans 11 cas (44 %), moisissures dans 7 cas (28 %), aux pollens dans 2 cas (8 %). Dermatophagoides pteronyssinus et D. farinae étaient les pneumallergènes les plus représentés. Les patchs-tests était positifs au bichromate de potassium dans 4 cas, au cobalt dans 4 cas, au nikel dans 3 cas, à la lanoline dans 4 cas et au textile dye dans 4 cas. Dans notre série, nous avons observé une association entre DA-LCET dans 50 % des cas, ce qui est supérieurs aux résultats de la littérature. Par ailleurs, la prédominance masculine est bien établie pour la LCET ; il s’agit d’une pathologie du jeune garçon, les petits garçons passant plus de temps à jouer dehors que les petites filles. Il est aussi établi que la DA à début précoce, le sexe masculin, un antécédent familial de LCET, ainsi que la sensibilisation précoce sont des facteurs de risque de l’association DA-LCET. Nous n’avons pas noté de lien entre la gravité de la DA et la gravité de la LCET. Par ailleurs, DA et LCET partagent les mêmes facteurs déterminants de poussées : exposition aux trophallergènes, aux facteurs environnementaux (pneumallergènes), avec une notion de polysensibilisation plus marquée relativement aux études de patients présentant une DA seule ou une LCET seule. La DA associée à la LCET demeure fréquente en milieu tropical. Elles partagent des facteurs environnementaux aggravants en communs notamment l’hypersensibilité aux pneumallergènes et une prédominance à la petite enfance. Le retentissement majeur sur le pronostic fonctionnel rend nécessaire l’éducation thérapeutique et la prise en charge multidisciplinaire des patients.
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