Tir sportif : gestion et prévention du risque lié au plomb

Patricia Boltz, Céline Moulut,Gaëlle Creusat, Luc Pasquier,Emmanuel Puskarczyk

Toxicologie Analytique et Clinique(2023)

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摘要
Le tir sportif est le dixième sport individuel en France avec, en 2021, 1687 clubs et 228 221 licenciés. Les régions Grand-Est (GE) et Bourgogne-Franche-Comté (BFC) comptent 374 clubs et 40 000 licenciés, dont des enfants dès l’âge de 9 ans (7 %) et des femmes (11 %). En France, dans le contexte du tir en général, la surveillance du risque lié aux poussières de plomb n’existe que pour les salariés, tireurs (policier, convoyeur de fond, instructeur de tir) ou non (agent d’entretien, personnel administratif). Hormis le cadre spécifique du suivi des plombémies infantiles qui ne cible que les mineurs, rien n’est prévu pour les pratiquants sportifs. En 2019, le Centre antipoison (CAP) Est a identifié et signalé à l’Agence régionale de santé (ARS) de BFC un cluster d’intoxication par le plomb dans un club de tir sportif du Doubs. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques des cas connus dans les régions GE et BFC ainsi que les mesures correctives et préventives mises en œuvre. Recherche des cas présents dans le Système d’information des Centres antipoisons (SICAP) du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2021 dans les régions GE et BFC. Le critère d’inclusion est l’exposition au plomb dans un stand de tir, professionnel ou amateur, hormis l’activité de chasse. Sur la période retenue, 21 cas sont recensés avec une concentration dans l’espace (17 cas dans le département du Doubs) et le temps (17 cas en 2019 dont 12 cas sur les 6 premiers mois). À l’exception de 3 cas professionnels, il s’agit exclusivement de tir dans un cadre de loisir. Le sexe-ratio H/F est de 3,2. Les exposés sont tous adultes, avec un âge moyen de 42,5 ans (médiane 39, écart-type 28–72). Dans la totalité des cas, la plombémie est connue. À l’exclusion de 2 jeunes femmes ayant un projet de grossesse (82 et 96 μg.L−1), les taux sont compris entre 150 et 565 μg.L−1 (moyenne 325, médiane 266). Les deux premiers patients connus en février 2019 avec des plombémies de 565 et 516 μg.L−1 ont bénéficié d’une plomburie provoquée. Aucune chélation n’a été réalisée. Dans 4 cas, les plombémies supérieures à 400 μg.L−1 contrôlées avant 6 mois, ont été au moins divisées par deux. Au total, 17 patients (80,9 %) sont restés asymptomatiques (plombémies entre 82 et 563 μg.L−1, moyenne 265). Les symptômes rapportés par les 4 patients (19,1 %) sont des douleurs abdominales (3 cas) et des troubles neurologiques (3 cas) à type d’asthénie, de céphalées, de troubles du sommeil et de la concentration, d’hallucinations et de neuropathies périphériques. L’identification de ces cas groupés fait suite à la demande d’avis toxicologique auprès du CAP par un médecin généraliste pour la prise en charge d’un patient adulte présentant une plombémie élevée, hors exposition professionnelle, donc hors cadre où le dépistage et le suivi sont prévus obligatoirement. Cette démarche a permis la détection d’un cluster de 13 cas dans un club de 350 licenciés (4 %). Le stand de tir concerné se trouve en intérieur, dans un ancien fort semi enterré, avec des cibles doublées par des plaques métalliques. Le premier appel au CAP mi-février 2019 est suivi d’un signalement rapide à l’ARS BFC puis d’une visite technique sur site. La métrologie réalisée retrouve un niveau d’empoussièrement surfacique de 100 000 μg de plomb par m2 en zone de tir et de 10 000 μg de plomb par m2 en zone de vie [1]. Cette situation a conduit à l’instauration de mesures correctives (fermeture du site) et de prévention secondaire (recommandation aux tireurs de réaliser une plombémie de dépistage, rédaction et diffusion de conseils). La surveillance et l’encadrement du risque lié au plomb aujourd’hui inexistant dans cette discipline revêt d’autant plus d’intérêt médical que les exposés sont souvent jeunes et de sexe féminin. La mise en place d’une stratégie de dépistage obligatoire, intégrée par exemple à la consultation médicale annuelle d’aptitude à la pratique du tir sportif, pourrait constituer une mesure efficace de protection, d’autant que la future « proposition de restriction du plomb et de ses composés dans les munitions » engagée par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) envisage des dérogations pour ce sport.
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