Cas de 2 syndromes sudoriens avec une présentation clinique atypique

Décrire deux cas de syndromes sudoriens graves avec une présentation clinique atypique. Nous rapportons les cas de deux patients qui ont présenté un syndrome sudorien avec des complications cardiovasculaires sévères, réfractaires aux thérapeutiques habituellement mises en place (Tableau 1). Il s’agit d’un homme de 69 ans avec comme comorbidité une hypertension artérielle (HTA), une hypercholestérolémie et une arythmie cardiaque, qui a consommé des Mycena rosae et pura, pensant ramasser des Laccaria amethystina. Une heure après le repas, il a présenté des sueurs profuses puis des nausées/vomissements. Son état clinique s’est dégradé dans les heures qui ont suivi avec un état de choc mixte sévère et un coma. Des thérapeutiques réanimatoires ont été nécessaires et ce durant plusieurs jours, devant une défaillance cardio-vasculaire grave et persistante. Au total, le patient a reçu des amines pendant 48 heures, une ventilation mécanique pendant 6 jours et une hospitalisation en réanimation pendant 11 jours. Une consultation de contrôle en cardiologie à un mois de son hospitalisation, a confirmé l’absence de séquelles cardiaques ou de majoration de son arythmie. Il s’agit d’une femme de 77 ans, avec comme comorbidité une HTA, prise en charge par le SMUR devant un tableau de malaise associé à des troubles digestifs. Les premiers symptômes sont apparus une heure après l’ingestion de ce qu’elle pensait être des Marasmius oreades, confusion certaine avec un inocybe et/ou clitocybe à la suite de la détection de muscarine dans le sang et les urines de la patiente. Son état clinique a nécessité une prise en charge en réanimation à la suite de deux arrêts cardio-vasculaires nécessitant 48 heures d’amines, quelques heures de ventilation mécanique et 11 jours d’hospitalisation en réanimation. Pendant l’hospitalisation, elle a présenté des épisodes de bradycardie en alternance avec des épisodes de fibrillation atriale. Près de 15 mois après son intoxication, le suivi cardiologique a retrouvé une arythmie cardiaque et une insuffisance cardiaque persistantes. Les syndromes sudoriens sont des syndromes mycotoxiques de latence courte pouvant parfois engager le pronostic vital. Même dans les cas les plus graves, la symptomatologie est habituellement résolutive en quelques heures après l’administration d’une à deux doses d’atropine. Les cas présentés ici rapportent des tableaux atypiques de syndrome sudorien.