Intoxications involontaires suite à un déconditionnement des produits xénobiotiques dans des récipients inadaptés – étude prospective du Centre antipoison de Marseille du 1 janvier 2021 au 31 juin 2021

Toxicologie Analytique et Clinique(2023)

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Abstract
Le déconditionnement décrit le transfert d’un produit d’un contenant d’origine dans un autre non adapté. Ce contenant secondaire est souvent mal étiqueté et son contenu peut être bu. Selon le produit et les circonstances d’exposition, le risque évalué puis la gravité sont plus ou moins importants. L’objectif de l’étude était de décrire les circonstances et la gravité des expositions liées au déconditionnement, de comparer les compositions des produits impliqués et de mieux cibler les risques. Une étude rétrospective préliminaire a permis d’élaborer un questionnaire utilisable pour l’étude prospective, qui a été conduite entre les 1 janvier et 31 juin 2021. Tous les appels reçus au Centre antipoison de Marseille (CAP) pour lesquels la circonstance « déconditionnement » était codée étaient inclus. Les données étaient saisies dans la base des cas médicaux SICAP des Centres antipoisons. Chaque patient a été rappelé avec le questionnaire jusqu’au moment de la guérison ou jusqu’à la fin de l’étude. Au total, 238 dossiers ont été définitivement inclus dans l’étude après exclusions des dossiers ne remplissant pas les critères. Le sexe-ratio (H/F) était de 104/134 avec un âge moyen de 39 ans. La voie d’exposition orale était majoritaire (n = 221). Les produits déconditionnés étaient souvent des nettoyants de surface (n = 63). Le contenant secondaire était la plupart du temps une bouteille d’eau (n = 173). Les signes digestifs (irritation oropharyngée, œsophagite, gastrite) étaient retrouvés chez 60 % des patients, les signes respiratoires (toux, pneumopathie) dans 6 % des cas. La gravité des intoxications, évaluée par le PSS, était nulle dans 31,9 % des cas, faible dans 61,8 %, moyenne dans 5 % et forte dans 1,3 %. Les trois patients qui présentaient une gravité forte avaient ingéré des produits contenant de l’ammoniaque et de l’hydroxyde de sodium, deux d’entre eux ont nécessité des soins en réanimation. La teneur en eau la plus élevée pour une intoxication de gravité forte était de 83,6 %. À la fin de l’étude, 235 exposés étaient guéris et 3 présentaient des séquelles (aucun patient avec un risque modéré ou sévère n’a été perdu de vu, les patients avec aucun symptôme ou des symptômes mineurs avec un risque faible ont été considérés comme guéris s’ils étaient perdu de vu). Notre étude confirme le risque induit par le déconditionnement et a permis de mettre en évidence les sources d’erreur et motivations y conduisant (obligation de diluer des berlingots, inexistence des contenants adaptés, mauvais étiquetage…). Nous avons proposé, au cas par cas, des mesures de réduction du risque. Néanmoins, la fréquence de ce comportement pourrait motiver une action plus large de sensibilisation du public et des entreprises, d’autant que la loi antigaspillage pour une économie circulaire prévoit, sous conditions, une obligation à la vente en vrac.
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