Perturbateurs endocriniens et risque chimique autour de la périnatalité et l’enfance

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont une catégorie de substances chimiques préoccupantes : la présence quasi ubiquitaire de ces composés dans notre quotidien (pollutions anciennes, alimentation, cosmétiques, produits d’entretien et de bricolage...) ainsi que les difficultés à trouver un consensus réglementaire en Europe génèrent de fortes inquiétudes en population. Pour répondre à ces inquiétudes, les professionnels de santé sont le relais naturel d’information vers les personnes qui en ont besoin. Pour autant, définir un perturbateur endocrinien n’est pas une question simple, car cela dépend du cadre dans lequel on se place. L’objet de l’intervention permettra aux professionnels de santé de situer les perturbateurs endocriniens selon le cadre dans lequel on se trouve, de connaître les hypothèses de recherche actuelle sur les pathologies liées, de comprendre les enjeux liés aux difficultés réglementaires (gouvernance par les risques, non monotonie des relations doses-réponses, mélanges et faibles doses) et à l’importance de la prévention. L’intervention comprend ainsi 3 parties. Partie 1 : définition de perturbateurs endocriniens : les PE ont la capacité de venir altérer le fonctionnement normal du système endocrinien, nécessaire au maintien de l’équilibre de l’organisme à tout moment. Ils font l’objet de différents types de définitions et sont maintenant aussi caractérisés à l’échelle réglementaire. Leur action biologique et l’implication du système endocrinien pose un certain nombre de questions : la non monotonie possible des relations dose-réponse, leur action à faibles doses et leur ubiquité (expositions multiples avec effets communs possibles) ne permet pas d’avoir une approche classique d’évaluation des risques sanitaires [1]. Partie 2 : les expositions de la population françaises : si nous sommes inégalement exposés aux PE, nous le sommes tous. Les résultats des programmes de biosurveillance de la population française menés récemment par Santé Publique France le confirment [2]. L’analyse temporelle de ces données (2004–2019) indiquent que les actions de prévention mise en œuvre à l’échelle collective sont efficaces (exemple de la diminution des expositions au plomb, aux dioxines, ou aux pesticides organophosphorés). Néanmoins, les tendances montrent aussi que la substitution des molécules conduit à déplacer les expositions sur d’autres composés qui, parfois ne sont pas suffisamment étudiés à l’échelle réglementaire. Partie 3 : les sources d’exposition et les recommandations aux patients : les données de biosurveillance, couplées aux autres données d’exposition (alimentation, environnement intérieur par exemple), permettent de mieux connaître les déterminants, c’est-à-dire les facteurs qui ont une influence majeure sur les niveaux d’exposition. Ces déterminants dépendent à la fois des composés étudiés et des sources : alimentation, usage de produits de consommation tels que cosmétiques, produits de bricolage, environnement intérieur, tabagisme…. Grâce à leur rôle de conseil, les professionnels de santé peuvent recommander aux patients des gestes simples permettant de réduire les expositions aux substances chimiques d’une manière générale (notion de sobriété chimique). Cette intervention s’adresse prioritairement aux médecins (toutes spécialités en lien avec la périnatalité et l’enfance), les infirmières/iers diplômé.e.s d’État et les sage-femmes, et tout autre professionnel de santé intéressé par la thématique.