Profils cliniques et prise en charge des enfants et adolescents transgenres dans une consultation spécialisée d’Île-de-France

C. Lagrange, J. Brunelle, F. Poirier,H. Pellerin, N. Mendes, G. Mamou, N. Forno, L. Woestelandt,D. Cohen,A. Condat

Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence(2023)

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摘要
Il existe très peu de données cliniques françaises sur les modalités de prise en charge médicale des enfants et adolescents transgenres alors que le sujet vient très régulièrement sur le devant de la scène médiatique. Nous proposons dans cet article de décrire de manière rétrospective l’ensemble des enfants et adolescents reçus depuis 2012 dans la plus importante consultation spécialisée identité de genre enfants et adolescents d’Île-de-France. Outre leurs caractéristiques sociodémographiques, nous étudions la présence ou non d’une incongruence de genre selon les critères de la CIM 11, les vulnérabilités psychiatriques et sociales des sujets et décrivons les principales modalités de prise en charge proposées : la transition sociale, le blocage pubertaire, les transitions hormonales et/ou les rares transitions chirurgicales. Ces trois dernières propositions sont discutées en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Nous avons colligé 239 jeunes âgés de 3 à 20 ans. L’âge moyen auquel les jeunes et leur famille sont vus au premier rendez-vous est de 14,5 ans (± 3,16). Au total, 91 % de l’échantillon présentent une incongruence de genre, 32 % ayant exprimé cette incongruence avant la puberté. Deux-tiers sont des jeunes assignés de sexe féminin à la naissance (p < 0,05). En termes de psychopathologie, les troubles dépressifs et anxieux, ainsi que la suicidalité arrivent largement avant les autres cooccurrences psychiatriques. L’ostracisme et le rejet scolaire sont fréquents. Par rapport à la population adolescente générale, les jeunes de la consultation spécialisée sont beaucoup plus exposés aux discriminations et aux insultes, voire aux agressions sexuelles dans l’espace public, que leurs pairs et l’internalisation de la transphobie par ces jeunes est particulièrement importante. Au total, 40 % des jeunes ont effectué une transition sociale avant le premier rendez-vous et 74 % et 61 % d’entre elles/eux l’on fait au sein de la famille et à l’école (l’âge moyen de la transition sociale à l’école = 15,13 ans). Au total, 35 % des jeunes ont officialisé en mairie le changement de prénom (l’âge moyen = 16,26 ans). La prise de bloqueurs de puberté concerne 11 % des jeunes qui ont atteint la puberté (âge moyen = 13,9 ans, délai moyen avant instauration du traitement = 10 mois). Au total, moins de la moitié des jeunes (44 %) ont reçu un traitement hormonal masculinisant ou féminisant par hormones sexuelles (âge moyen = 16,9 ans, délai moyen avant l’instauration = 14 mois). Au total, 8,7 % des jeunes ayant reçu un traitement hormonal par hormones sexuelles ont réalisé une préservation de fertilité. Les demandes de chirurgie avant 18 ans restent très rares. Les plus fréquentes sont les torsoplasties (20 %) réalisées à l’âge moyen de 18,44 ans et jamais avant 16 ans. Les résultats de cette cohorte sont proches de ceux rapportés par d’autres centres européens pour ce qui concerne la proportion plus élevée de jeunes assignés de genre féminin à la naissance. En revanche, ils diffèrent avec des chiffres plus bas en termes de recours à des traitements hormonaux. La transition sociale est dans notre centre la demande la plus fréquente mais elle n’est pas systématique. Nous discuterons la place de la parole dans notre accompagnement pour expliquer ces différences. French clinical data on the medical management of transgender children and adolescents are scarce. Yet, the topic regularly comes to the forefront of the media. In this article, we propose to retrospectively describe all the children and adolescents received since 2012 in the largest specialized gender identity consultation for children and adolescents in Île-de-France. In addition to their sociodemographic characteristics, we study the presence or not of gender incongruence according to the ICD 11 criteria, the psychiatric and social vulnerabilities, and describe the main management modalities proposed: social transition, puberty blockage, hormonal transitions and/or rare surgical transitions. These last three proposals were discussed in multidisciplinary concertation meetings. We collected 239 youths aged 3 to 20 years. The mean age at which youth and their families were seen at the first appointment was 14.5 years (± 3.16). In all, 91% of the sample had gender incongruence, with 32% expressing gender incongruence before puberty. Two-thirds were youth assigned female at birth (P < 0.05). In terms of psychopathology, depressive and anxiety disorders, as well as suicidality, came well ahead of other psychiatric co-occurrences. School ostracism and rejection were common. Compared to the general adolescent population, the young people in the specialized consultation are much more exposed to discrimination and insults, and even sexual aggression in the public space, than their peers, and the internalization of transphobia by these young people is particularly important. In all, 40% of the young people made a social transition before the first consultation and 74% and 61% of them did so within the family and at school (the average age of social transition at school = 15.13 years). In all, 35% of the young people made the name change official at the town hall (the average age = 16.26 years). Puberty blockers were used by 11% of the youths who had reached puberty (mean age = 13.9 years, mean time to initiation = 10 months). In total, fewer than half of the youths (44%) received masculinizing or feminizing sex hormone treatment (mean age = 16.9 years, mean time to initiation = 14 months). In all, 8.7% of the young people who received sex hormone treatment underwent fertility preservation. Requests for surgery before the age of 18 remain very rare. The most frequent are torsoplasties (20%) performed at a mean age of 18.44 years and never before 16 years. The results of this cohort are close to those reported by other European centers in terms of the higher proportion of young people assigned female at birth. However, they differ with a lower proportion of hormonal treatment. Social transition is the most frequent request in our center, but it is not systematic. We wonder whether the place of narration while in our care may explain these differences.
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adolescents,enfants,dans,prise,le-de-france
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