Pneumonectomie pour les formes séquellaires de la tuberculose

Malgré le traitement antituberculeux bien conduit, l’évolution de la tuberculose pulmonaire (TBC) se fait parfois vers des séquelles parenchymateuses. Les résections pulmonaires majeures gardent donc une place importante dans le traitement de ces séquelles permettant d’éviter multiples complications comme les infections à répétition et les hémoptysies massives et parfois mortelles. Entre 2000 et 2020, 23 patients ont bénéficié d’une pneumonectomie pour des séquelles de TBC, opérée dans le service de chirurgie thoracique de l’hopital Abderrahmen Mami de l’Ariana, Tunisie. Il s’agissait de 15 hommes et 8 femmes avec un âge moyen de 45 ans. La bronchorrhée chronique et les hémoptysies étaient les principaux signes fonctionnels. L’indication chirurgicale était un poumon détruit isolé dans 10 cas, compliqué d’un aspergillome complexe dans 7 cas, des lésions de dilatations de bronches dans 5 cas et d’un pyopneumothorax tuberculeux chez 1 patient. L’atteinte était droite dans 12 cas. Le geste chirurgical était une pneumonectomie dans 21 cas, et une pleuropneumonectomie dans 2 cas. Les suites opératoires étaient simples dans 82 % des cas. Quatre patients ont été décédés. Les résultats tardifs étaient satisfaisants après un suivi moyen de 3 ans. La pneumonectomie pour séquelles de TBC, est décidée devant le contexte clinique et radiologique en l’absence d’une contre-indication fonctionnelle. Une bonne préparation préopératoire et une reconnaissance des patients à risque sont les clés pour réduire le taux de morbi-mortalité postopératoires.