Facteurs pronostiques précoces dans la myasthénie auto-immune

[email protected] (A. Gharbi). La myasthénie auto-immune (MAI) est une affection auto-immune de la jonction neuromusculaire caractérisée par une hétérogénéité démographique, clinique et pronostique. Déterminer les facteurs cliniques, biologiques et électromyographiques prédictifs de mauvais pronostic dans la MAI. Étude rétrospective longitudinale menée au service de neurologie du CHU Razi, Tunis, Tunisie, incluant des patients suivis pour MAI. Les données cliniques et paracliniques initiales ont été relevées. Un bon pronostic était défini par l’obtention d’un état de manifestation minimale et d’une rémission complète stable. Pour déterminer les facteurs pronostiques, nous avons utilisé le modèle à risque proportionnel ou régression de Cox. Nous avons inclus 52 patients. Le sex-ratio était de 0,6. La MAI était généralisée chez 90,4 % des patients et un mauvais pronostic a été noté dans 42,31 % des cas. En analyse univariée, les facteurs de mauvais pronostic à l’évaluation initiale (p < 0,05) étaient : le décrément sur le couple spinal-trapèze à l’éléctroneuromyogramme (ENMG), l’hypoalbuminémie et l’hypoprotidémie avec des rapports de risque (HR) respectifs de 1,05, 1,22 et 1,25. L’analyse multivariée n’a pas montré de facteurs de risque indépendants. Nos résultats suggèrent que le décrément sur le couple spinal-trapèze pourrait représenter un élément pronostique comme démontré auparavant pour l’augmentation du Jitter à l’ENMG en fibre unique. L’hypoalbuminémie et l’hypoprotidémie constitueraient des facteurs interdépendants pouvant refléter une plus grande susceptibilité aux infections chez ces patients à l’origine d’un plus mauvais contrôle de la maladie. Notre étude a démontré que le décrément sur le couple spinal-trapèze, l’hypoalbuminémie et l’hypoprotidémie pourraient être des éléments de mauvais pronostic à considérer afin d’adapter précocement la prise en charge thérapeutique.