Anaphylaxie aux venins d’hyménoptères (AVH) : synthèse des cas déclarés en France en 2022

Il n’y a pas d’étude récente sur la fréquence et les caractéristiques de l’anaphylaxie aux venins d’hyménoptères (AVH) en France. Étudier les caractéristiques de l’AVH en France (et Belgique) et sa prise en charge. Les membres du GTIP et du RAV ont déclaré tous les nouveaux cas vus en consultation en 2022 pour suspicion d’AVH, et leurs principales caractéristiques cliniques et biologiques. Les données ont été hébergées dans le fichier sécurisé en ligne du RAV. Tous les dossiers ont été validés par le responsable de la section insectes piqueurs du RAV, et gradés de 1 à 4 selon la classification de Müller. Les réactions locales ou locorégionales ont été classées en grade zéro. Au total, 377 cas ont été déclarés jusqu’au 8/12/2022, 215 hommes et 162 femmes ; 12 enfants ≤6 ans, 25 de 7–11 ans, 22 ados de 12–17 ans, 256 adultes de 18–64 ans, et 62 séniors ≥65 ans ; 59 cas ont été classés en grade zéro ; 61 en grade 1, 99 en grade 2, 50 en grade 3 et 108 en grade 4. Pour les grades 1 à 4, l’insecte piqueur a été 104 fois l’abeille, 140 fois une guêpe, 20 fois le frelon européen, 5 fois le frelon asiatique et 49 fois non identifié. Pour ces 49 cas, le bilan (IDR et IgEs) a identifié 4 fois l’abeille, 42 fois une ou deux espèces de guêpe, 2 fois une double sensibilisation abeille-guêpe(s). Un cas n’a pu être identifié. Une ITA a été proposée à 286 patients, dont la moitié des cas d’anaphylaxie de grade 1 (10 abeilles et 22 guêpes). 16 patients l’ont refusée (5,6 %). La tryptase basale a été dosée dans 311 cas et était >11,4 μg/l dans 26 cas (8,4 %), dont 15 grades 4 (58 %) ; ≥8 μg/l dans 55 cas dont 29 grades 4 (53 %) ; <8 μg/l dans 256 cas dont 77 grades 4 (30 %). L’adrénaline a été utilisée dans 82 cas (dont 52 grades 4 et 18 grades 3), non utilisée dans 273 cas (dont 39 grades 4 et 30 grades 3), non précisée dans 22 cas. À part quelques rares grades 1, une adrénaline auto-injectable a été prescrite à tous les patients. Ce travail préliminaire permet de préciser l’état des lieux et la prise en charge actuelle de l’AVH en France, et d’alimenter la réflexion pour l’améliorer dans le futur.