Analyse spatio-temporelle de la détection du virus respiratoires dans l'air et impact de la maintenance aéraulique au sein d'un service de dialyse

Des recherches antérieures ont montré que l'air dans les chambres des patients infectés par le SARS-CoV-2 pouvait représenter un risque de transmission associée aux soins. Au cours de cette investigation, nous avons étudié la présence de virus respiratoires dans des échantillons d'air au sein de l'unité de dialyse de notre établissement et l'impact d'une maintenance du réseau aéraulique. Trois échantillonneurs d'air (A, B et C) ont été installés dans l'unité de dialyse, un large espace ouvert de 240 m², accueillant 11 patients simultanément. L'étude s'est déroulée sur trois périodes. Les enregistrements étaient effectués le matin, l'après-midi en présence de patients, la nuit sans patients. Les virus étaient détectés grâce à une PCR multiplex (Filmarray, Biomerieux). Les débits d'air théorique de soufflage d'air étaient de 3400 m3/h. Tous les professionnels de santé et tous les patients portaient des masques chirurgicaux. Du 24 janvier au 2 février 2022, 54 mesures d'air ont été réalisées. Dix-sept (31,5%) étaient positives pour un virus respiratoire. Le taux de positivité nocturne était de 12% et le taux de positivité global de chacun des trois systèmes A, B et C était de 7 %, 22 % et 56 % suggérant un défaut de renouvellement d'air au sein de l'espace. Les mesures de débit de soufflage d'air ont montré des valeurs près de 14 fois inférieures à celles attendues requérant une intervention. De nouvelles mesures d'air ont été réalisées avant intervention du 10 au 14 octobre. Sur 45 mesures, trois étaient positives avec une valeur moyenne de Ct de 23,9 (min-max: 23,5 – 24.3). Le taux de positivité de chacun des trois systèmes A, B et C était de 7 %, 0 et 13 % avec un taux de positivité nocturne de 17%, confirmant le gradient précédemment observé. Après la maintenance technique réalisée le 7 novembre, 45 nouvelles mesures ont été réalisés du 21 au 25 novembre. Quatre étaient positives avec une valeur moyenne de Ct de 27,1 (min-max: 27,1 – 27,1) indiquant une réduction de la quantité de particules virales circulantes. Le taux de positivité global de chacun des trois systèmes A, B et C était de 13 %, 13% et 0 avec un taux de positivité nocturne nul confirmant l'efficacité du renouvellement d'air. Les quantifications de virus présents chez les patients alors hospitalisés sont en cours. Cette investigation met en évidence la présence de virus respiratoires dans l'air d'un open space de soins malgré le port du masque par les patients et les professionnels de santé. La détection de virus dans l'air a permis d'identifier un défaut de renouvellement de l'air au sein de l'unité investiguée, les zones les plus à risque de contamination par le virus, et peut donc contribuer aux stratégies de prévention des infections virales. Aucun lien d'intérêt