Un allègement spécifique du sommeil dans les encéphalites auto-immunes ?

L’étude du sommeil apparaît à l’arrière plan de l’algorithme diagnostique des encéphalites auto-immunes (EAI) alors qu’il y est souvent perturbé. Les cohortes souvent limitées et hétérogènes n’ont pas encore permis de conclure à un pattern d’altération du sommeil spécifique. L’objectif est d’essayer de définir un profil de perturbations du sommeil propre aux EAI, pouvant aider au diagnostic. Nous comparons les paramètres reflétant l’architecture du sommeil sur une nuit de vidéo-polysomnographie (PSG) chez 18 patients EAI, 18 contrôles appariés et 15 patients avec une maladie d’Alzheimer (MA) précoce. Une analyse de la composition spectrale des stades et d’autres facteurs (respiratoires…) pouvant altérer le sommeil est associée. Dans les EAI, on observe un allègement du sommeil avec augmentation de la proportion de stade N1 (EAI : 14 % [8–21 %] contrôles : 6 % [4–11 %] p = 0,006) indépendant de la présence d’un syndrome d’apnées du sommeil (pourtant fréquent, 83 %), et différent de celui observé dans la MA (ex : pas de diminution de proportion du N2). Il existe aussi une augmentation de puissance dans tous les stades de sommeil dans les hautes fréquences. Ce travail montre un allègement du sommeil dans les EAI par rapport aux contrôles, avec des caractéristiques propres (non superposables à la MA). S’il reste à démontrer que ces modifications sont spécifiques par de plus grandes cohortes et une sélection plus homogène de la population contrôle, ces variations démontrent que la PSG a une place comme biomarqueur diagnostique supplémentaire des EAI.