Quels questionnaires (de type PROMs) les kinésithérapeutes utilisent-ils pour les troubles musculosquelettiques ?

Les mesures des résultats de santé rapportés par les patients sous forme de questionnaires, souvent appelés « PROMs » présentent de nombreux avantages lors de leur utilisation dans le cadre de la prise en charge d’un patient présentant un trouble musculosquelettique [1], [2]. D’ailleurs, de nombreux guides de pratique clinique recommandent leur utilisation [3], [4], [5]. Ce constat justifie cette étude destinée à examiner quels questionnaires de type PROMs sont utilisés par les kinésithérapeutes. Une enquête en ligne a été partagée au moyen de diverses méthodes de recrutement à des kinésithérapeutes francophones Belges prenant en charge des patients souffrant de troubles musculosquelettiques. Cette enquête comportait des questions sociodémographiques sur le type de patients pris en charge et une question relative à l’utilisation ou non de questionnaires de type PROMs. En cas d’utilisation de PROMs, le répondant devait indiquer le nombre moyen de questionnaires soumis au patient et sélectionner, dans diverses listes différant au niveau des dimensions explorées, les questionnaires utilisés. Au total, 440 sujets (46,4 % de sujets féminins) ont répondu à l’enquête. Parmi les répondants, 34,3 % (n = 151) ont rapporté utiliser des PROMs (médiane du nombre de questionnaires utilisés = 2). Parmi ces répondants, les questionnaires les plus souvent mentionnés (> 40 %) étaient le DN4 (47,7 %) qui aide à identifier des douleurs neuropathiques, le DASH (55 %), le Neck Disability Index (43,1 %) et le Knee disability and Osteoarthritis Outcome Score (KOOS) (42,4 %) pour explorer les répercussions fonctionnelles en cas respectivement de douleurs d’épaule, cervicales ou liées à de la gonarthrose, et le Start Back Screening Tool (45,7 %) pour explorer le risque de passage à la chronicité de douleurs lombaires. En conclusion, la faible prévalence d’utilisation des PROMs mise en évidence dans cette étude, rapportée également dans d’autres pays, suggère la nécessité de promouvoir davantage l’utilisation des PROMs auprès des kinésithérapeutes et de faciliter leur utilisation.