Quelles sont les techniques masso-kinésithérapiques modulant l’activité musculaire des muscles scapulo-thoraciques dans le traitement du syndrome douloureux sous-acromial ?

Le syndrome douloureux sous-acromial regroupe un ensemble de pathologies de la coiffe des rotateurs. Plusieurs études [1], [2], [3] ont montré une augmentation de l’activité musculaire du trapèze supérieur et une diminution de celle des muscles trapèze inférieur, moyen, et dentelé antérieur, chez les personnes avec un syndrome douloureux sous-acromial comparé à des sujets asymptomatiques. L’objectif de cette revue systématique de littérature est d’évaluer l’effet des techniques kinésithérapiques sur les modifications de l’activité neuro-musculaire chez les sujets avec un syndrome douloureux sous-acromial. Quatre bases de données ont été consultées (Pubmed, Pedro, Science Direct, Google Scholar). Seuls les essais contrôlés randomisés publiés entre 2011 et 2021 ont été sélectionnés. Les lignes directrices PRISMA ont été suivies pour la rédaction de la revue. Le niveau de preuve des études incluses a été évalué par l’échelle PEDro et le Oxford Center for Evidence-Based Medicine. La qualité méthodologique de la revue a été évaluée par R-AMSTAR. Six essais cliniques ont été inclus. Parmi ces essais, une étude montre que les exercices seuls ou associés à la thérapie manuelle entraînent une correction ou « normalisation » de l’activité musculaire. Le biofeedback par électromyographie entraîne une normalisation de l’activité musculaire dans deux études, parmi les trois études qui évaluent cette technique. Le feedback par vidéo entraîne également une normalisation dans une étude. En revanche, un essai montre que les manipulations thoraciques n’entraînent aucun effet significatif et un autre essai montre que le port d’attelle d’épaule provoque une majoration significative du dysfonctionnement neuro-musculaire. Les résultats rapportés par les études incluses sont parfois discordants. Néanmoins, quelques techniques ont fait preuve de leur efficacité dans la correction des dysfonctionnements neuro-musculaires retrouvés chez les personnes avec un syndrome douloureux sous-acromial. Un nombre croissant de travaux s’intéresse aux effets de la kinésithérapie sur l’activité musculaire. Les travaux futurs devront s’attacher à homogénéiser les critères d’évaluation, la longueur des interventions et la durée de suivi des patients. Des études de plus grande puissance sont nécessaires. Seule une évaluation de la pertinence clinique de l’amélioration de la douleur et de la fonction sur un long terme permettra de répondre à la question de l’efficacité des techniques utilisées.