Retour d’expérience sur la mise en œuvre de la première structure opératoire en milieu d’habitation

Afin de répondre aux enjeux de santé du territoire, notre établissement ouvrira fin 2022 une nouvelle structure, en milieu d’habitation, de 2000 m2, incluant des consultations et des blocs opératoires supplémentaires (50 patients par jour). Les contraintes de localisation, d’architecture et d’activité entraînent un défi organisationnel. De plus, notre objectif final du « zéro papier » impose une traçabilité informatique des dispositifs médicaux implantables (DMI) en salle d’intervention par les IBODE et non plus a posteriori par les préparateurs. L’objectif de ce travail est de présenter un retour d’expérience sur la mise en place du circuit des DMI, des médicaments, des DM stériles et de l’instrumentation. Matériel : 1 groupe de travail PUI et 1 groupe de travail pluridisciplinaire (GP) regroupant la pharmacie, la stérilisation, le bloc opératoire, le service biomédical, les services économiques et logistiques et la direction. Méthode : analyse des plans d’actions « pharmacie » et « stérilisation » de l’ensemble des réunions en lien avec l’activité du futur bloc opératoire. Entre les mois d’avril et septembre 2022, 22 réunions (14 groupe PUI et 8 groupe GP) se sont tenues, soit pratiquement une réunion hebdomadaire. Sur les 96 actions engagées (42 groupe PUI et 54 groupe GP), 88 % ont été réalisées (86 % [n = 36] groupe PUI et 89 % [n = 48] groupe GP). Les 6 actions restantes dans chaque groupe sont des ajustements d’organisation. Même si les actions les plus importantes ont rapidement été identifiées, comme la rédaction des demandes d’autorisation, des actions ont été identifiées jusqu’aux dernières réunions. Au niveau logistique, les dotations définies imposent 3 navettes hebdomadaires pour les produits de santé et 2 quotidiennes pour la stérilisation. La dotation en DMI a été fixée à 2040 implants (12 fournisseurs) suite à une étude basée sur l’activité de l’année n-1. La dotation en instruments a nécessité une optimisation de certaines compositions et un investissement de 200 000 euros. La formation des IBODE à la traçabilité informatique des DMI a été organisée par la pharmacie et l’encadrement du bloc. Enfin, la mise en place de ce nouveau bloc a nécessité la rédaction et la mise à jour de différentes procédures, notamment en rapport avec la traçabilité, la pré-désinfection, l’organisation des transports entre les deux sites, la commande, la réception des DM et la gestion des dépôts d’implants. La mise en place d’un bloc opératoire délocalisé, sans PUI et sans stérilisation est possible à condition de réaliser en amont un travail pluridisciplinaire collaboratif et décisionnel. Notre rôle a été de piloter les réunions, définir et suivre les plans d’actions. La réussite de ce projet tient en 2 points. Le premier concerne la constitution des groupes de travail, la désignation des professionnels concernés et des décideurs. Le second tient à la régularité des réunions et à leur suivi.