La nycturie dans le syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil : constitue-t-elle un facteur prédictif de sévérité ?

L’objectif de ce travail était de comparer les caractéristiques cliniques et polygraphiques des patients apnéiques avec ou sans nycturie. Il s’agit d’une étude rétrospective comparative menée au service de pneumologie de l’hôpital la Rabta incluant 332 patients ayant un SAHOS confirmé par polygraphie ventilatoire. Les patients ont été répartis en deux groupes : G1 : 157 patients apnéiques avec nycturie G2 : 175 patients apnéiques sans nycturie. L’âge moyen était comparable entre les deux groupes (54,74 vs 56,55 ans). L’HTA était la comorbidité la plus fréquente dans le G1 (60 % vs 33,6 % ; p < 0,001) sans différence significative pour le reste des comorbidités. Les patients du G1 avaient plus de pauses respiratoires nocturnes (76,9 % vs 50,4 % ; p < 0,001) avec un sommeil plus agité (77,4 % vs 44,7 % ; p < 0,001), plus de somnolence diurne excessive (71,6 % vs 39 % ; p < 0,001), de ronflements nocturnes (93,6 % vs 66,7 % ; p < 0,001) et de céphalées matinales (67,3 % vs 18,7 % ; p < 0,001). Le SAHOS sévère était plus fréquent dans le G1 (33,8 % vs 16,3 % ; p = 0,001) avec un IAH moyen (27/h vs 19/h ; p = 0,02) plus élevé. Le score d’Epworth (p = 0,8), le pourcentage du temps de sommeil avec une saturation inférieure à 90 % (p = 0,2) et la saturation moyenne en oxygène au cours du sommeil (p = 0,7) étaient similaires dans les 2 groupes. La présence de nycturie dans le SAHOS s’associe à des symptômes plus fréquents, avec un impact important sur sa sévérité d’où l’importance de l’évaluation de ce dernier lors du diagnostic de SAHOS.