Évaluation des connaissances des nouvelles substances psychoactives chez les praticiens d’un service d’urgence

Introduction Les nouvelles substances psychoactives (NPS) sont définies comme des sub- stances consommées à des fins abusives, pures ou en préparation, n’étant contrôlées ni par la convention unique sur les stupéfiants de 1961, ni par la convention sur les psychotropes de 1971. Leur nombre élevé et leur émergence en constante évolution sur le marché des drogues récréatives peut représenter une menace de santé publique [1]. Matériel et méthode L’objectif de notre étude est d’évaluer la connaissance sur les NPS des médecins et internes de notre service d’urgence et lister les éventuels besoins de formation. C’est une étude observationnelle réalisée à partir d’un questionnaire Google form© envoyé à l’ensemble du personnel médical de notre service des urgences adultes. Résultats Vingt-trois personnes ont répondu au questionnaire. Parmi eux, 13 % (n=3) sont des internes de médecine générale ou médecine d’urgence, 13 % (n=3) sont des docteurs juniors, 34,8 % (n=8) sont praticiens contractuels, 34,8 % (n=8) des praticiens hospitaliers et 4,3 % (n=1) un pharmacien. La moyenne d’âge est de 33,8 ans (24–58). Cinq répondants (21,7 %) travail- lent dans un service d’urgence depuis 1 an ou moins, 39,1 % (n=9) entre 1 an et 5 ans, 39,1 % (n=9) depuis plus de 5 ans. Vingt répondants (87 %) estiment que leur niveau de connaissance sur les NPS est faible. Ce niveau de connaissances est considéré en inadéquation avec leur pratique professionnelle par 47,8 % (n=11) des praticiens et comme intermédiaire pour 47,8 % (n=11). Dix-sept praticiens (73,9 %) pensent avoir déjà pris en charge un patient intoxiqué avec une NPS mais 77,3 % (n=17) ne se sentent pas à l’aise avec la prise en charge des intoxications aux NPS. Seuls 13 % (n=3) ont eu des informations sur les NPS via des formations ou des liens avec l’addictovigilance, mais seuls 43,5 % (n=10) ont connaissance de l’existence des centres d’addictovigilance. Enfin, 91,3 % (n=21) souhaiteraient avoir des informations régulières sur les NPS sous forme de newsletters régulières par mails, fiches de synthèse classées par NPS, cours, discussions en staff de service ou présentations de cas cliniques. Conclusion Les médecins qui travaillent dans les services d’urgence ont peu d’information sur les NPS et afin d’améliorer leurs connaissances, des formations doivent être proposées pour les rendre plus à l’aise dans la prise en charge des cas d’intoxications aux NPS.