PROMESS : comparaison des profils de dépendance dans les notifications spontanées. Exemple de la buprénorphine et de la méthadone

Introduction Le réseau français d’addictovigilance peut analyser les notifications cliniques des cas d’abus et de pharmacodépendance grâce au score de gravité de la pharmacodépendance [1]. L’outil PROMESS permet de comparer les profils de dépendance [2]. Les derniers rapports du réseau français d’addictovigilance mettent en évidence un mésusage de la buprénorphine préoccupant et des cas d’abus, de mésusage et de décès impliquant la méthadone en augmentation notamment dans le contexte de la crise sanitaire. L’objectif de cette étude est de comparer les profils de mésuseurs de buprénorphine et de méthadone avec comme témoin positif l’héroïne. Matériel et méthode Ce travail est basé sur les données issues des notifications spontanées (NotS) du CEIP-A de Nantes reçues entre le 1er janvier 2008 et le 31 aout 2021 avec un score de gravité complet impliquant la buprénorphine et/ou la méthadone et/ou l’héroïne. L’outil PROMESS permet de décrire le score de gravité de manière quantitative (nombre d’items positifs) et qualitative (quels sont les items positifs), de comparer des profils de dépendance des substances et d’identifier des classes de consommateurs à partir de l’analyse d’homogénéité du score de gravité. Résultats Au total, 116 Nots ont été identifiées pour l’héroïne, 82 pour la buprénorphine et 40 pour la méthadone. L’analyse quantitative du score de gravité montre des scores moyens buprénorphine et méthadone significativement moins élevés que ceux de l’héroïne. L’analyse d’homogénéité du score de gravité a mis en évidence deux populations distinctes de mésuseurs pour la buprénorphine et pour la méthadone. Pour la buprénorphine, la population principale (2/3 des NotS) avait un score moyen à 4 items et des conséquences dommageables de la consommation modérées. L’autre population, un tiers des NotS, correspondait à des situations de pharmacodépendance sévère avec un profil qui se rapprochait de celui de l’héroïne. Pour la méthadone, la population principale représentait une part importante des NotS (80 %) et avait un score moyen supérieur à celui de la population principale de la buprénorphine et des conséquences dommageables plus fréquentes. La deuxième population correspondait à seulement 20 % des NotS était caractérisée par un score moyen faible et un profil marqué par une dépendance physique. Conclusion Comme précédemment pour le zolpidem et la zopiclone [2], l’outil PROMESS montre son im- portance dans l’analyse des NotS. L’outil PROMESS remplit sa promesse !