Analyse capillaire et henné : à propos d’un cas

Le cheveu est une matrice pouvant permettre notamment de différencier des prises chroniques d’une prise unique de xénobiotiques dans le cadre d’une soumission chimique par exemple. Néanmoins, la réalisation de traitements capillaires à visée cosmétique peut entraîner des modifications des concentrations capillaires ou des diffusions longitudinales pouvant compliquer l’interprétation des résultats. Nous détaillons ici le cas d’une jeune femme qui aurait subi un viol (S0) et chez qui une mèche de cheveux (châtain) a été prélevée environ 2 semaines après les faits (S2). Un peu plus de deux semaines plus tard (S4) est instauré un traitement consistant en 1 prise de 25mg d’hydroxyzine le premier jour suivi d’un comprimé de doxylamine tous les jours. Environ deux semaines après le début du traitement (S6), elle réalise un soin « maison » à base de henné, mélangé à de l’huile d’argan, des huiles essentielles, du miel et du jus de citron. Environ deux mois après les faits (S8), un second prélèvement de cheveux (châtain clair) est effectué. On observe la diffusion longitudinale de la doxylamine prise chroniquement sur les 4 segments analysés (1cm: 485pg/mg puis 3×2cm: 230-160-120pg/mg) de la seconde mèche alors qu’elle est totalement absente de la première mèche, confirmant l’absence de prise antérieure. L’hydroxyzine, prise qu’une seule fois, n’a été retrouvée que sur le premier segment (9pg/mg), correspondant à la période de son administration. Le possible rôle de ce type de soin capillaire dans la diffusion longitudinale de la doxylamine sera discuté.