Dacryoadénites non-infectieuses : une série rétrospective de 117 cas

A. Baber,G. Clavel, B. Monjanel, N. Mambour, E. Farah, M. Zmuda, P.V. Jacomet, O. Galatoire,T. Chazal

La Revue de Médecine Interne(2022)

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摘要
Une dacryoadénite est une inflammation des glandes lacrymales dont le diagnostic est principalement clinique mais peut être confirmé par des examens d’imagerie spécialisés (échographie, scanner ou IRM). On distingue les dacryoadénites infectieuses (bactériennes ou virales) des autres causes : néoplasiques (en particulier lymphome du MALT) ou plus souvent inflammatoires, parfois dans le cadre d’une pathologie systémique sous-jacente. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques démographiques et cliniques, les étiologies ainsi que le pronostic de patients avec une dacryoadénite non-infectieuse. Nous avons mené une étude rétrospective entre janvier 2012 et janvier 2022 sur l’ensemble des patients adultes ayant consulté pour une dacryoadénite dans un centre français d’ophtalmologie spécialisé. Le diagnostic reposait sur les données de l’examen clinique et était confirmé par un examen morphologique (échographie ou IRM orbitaire). Les patients avec une dacryoadénite infectieuse et ceux n’ayant pas eu de consultation de contrôle étaient exclus. Les données démographiques et cliniques ont été récupérées par étude des dossiers médicaux. Un total de 117 patients remplissait les critères d’inclusion, comprenant 92 femmes (79 %) avec un âge moyen de 44 ans (± 14 ans). La durée médiane entre les premiers symptômes et la première consultation était de 48 jours (IQR : 16–154). La dacryoadénite était habituellement unilatérale (64 %) avec un début progressif (51 %), sans symptomatologie extra-ophtalmologique (89 %) mais avec des douleurs oculaires (52 %) et un œdème palpébral (80 %), rarement associés à des symptômes inflammatoires : érythème palpébral (25 %), chemosis (14 %) et hyperhémie conjonctivale (21 %). Environ 15 % des patients présentaient une limitation oculomotrice avec diplopie (16 %) et 13 patients (11 %) présentaient une inflammation intra-oculaire associée. Le diagnostic était confirmé par une échographie (n = 42) et/ou par une IRM orbitaire (n = 102). À l’IRM, l’inflammation s’étendait au-delà de la glande lacrymale dans 44 % des cas : muscles orbitaires (34 %), graisse extraconique (42 %), intraconique (36 %) et paupière (34 %). À l’issue du bilan étiologique, un diagnostic était finalement posé chez 50 patients (43 %) : sarcoïdose (n = 16), maladie associée aux IgG4 (n = 12), lymphome du MALT (n = 7), syndrome de Gougerot-Sjögren (n = 4), vascularite à ANCA (n = 4) ou autre maladie auto-immune (n = 6). Soixante-sept patients (57 %) avaient une dacryoadénite idiopathique. Une biopsie chirurgicale de glande lacrymale a été réalisée chez 82 patients (70 %) et contribuait au diagnostic chez 26 patients (32 %). Un scanner TAP a été réalisé chez 60 patients et retrouvait des anomalies dans 50 % des cas, principalement des adénopathies médiastinales (n = 14) et des micronodules/nodules pulmonaires (n = 10). La durée médiane de suivi était de 18 mois (IQR : 8–35) avec un suivi plus court (10 mois vs 25 mois, p = 0,005) et davantage de perdus de vue (42 % vs 19 %, p = 0,02) chez les patients avec une dacryoadénite idiopathique comparativement aux patients avec une pathologie systémique sous-jacente. Un traitement par voie systémique a été introduit chez 42 % (n = 25/60) des patients avec une dacryoadénite idiopathique et 82 % des patients (n = 32/39) avec une maladie systémique sous-jacente (p < 0,001) avec une dose médiane de prednisone de 30 vs 40 mg/jour (p = 0,4) et un recours aux immunosuppresseurs dans 7 et 38 % des cas, respectivement (p < 0,001). Le taux de guérison complète était de 60 % chez les patients avec une dacryoadénite idiopathique contre 56 % chez les patients avec une maladie systémique sous-jacente. Le taux de rechute de la dacryoadénite était respectivement de 11 et 30 % (p = 0,03) au cours du suivi. Le diagnostic de dacryoadénite non-infectieuse doit être évoqué devant une tuméfaction palpébrale d’évolution prolongée et/ou ne répondant pas à une antibiothérapie bien conduite. Dans notre étude, un diagnostic étiologique a pu être posé dans 43 % des cas grâce à un bilan biologique, morphologique et une biopsie de la glande lacrymale, informative dans 32 % des cas. Nous n’avons pas trouvé de différence notable entre les patients avec une dacryoadénite idiopathique isolée et les patients présentant une pathologie systémique sous-jacente en dehors d’un taux de rechute de la dacryoadénite plus important, justifiant d’une surveillance plus prolongée.
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