Variation du poids, de la composition corporelle/angle de phase et de la force de préhension au cours des 3 premières semaines d’hospitalisation en SSR gériatrique. Étude prospective multicentrique

La dénutrition est un déséquilibre caractérisé par un bilan énergétique et/ou protéique négatif responsable d’une modification de la composition corporelle associée à une aggravation du pronostic. Les recommandations nationales pour le diagnostic de la dénutrition du sujet âgé sont en cours de révision. Les nouvelles recommandations chez l’adulte prennent en compte, entre autres, la composition corporelle et la fonction musculaire. Les données de la littérature évaluant les relations entre la perte de poids et les modifications de la composition corporelle chez le sujet âgé sont contradictoires et peu étudiées dans le contexte des premières semaines d’une hospitalisation. L’objectif de cette étude est l’analyse des variations du poids, de la composition corporelle, de l’angle de phase et de la force de préhension chez une population hospitalisée en SSR gériatrique entre j1 et j21 et de la mortalité à 3 mois. Il s’agit d’une étude prospective et multicentrique ancillaire de l’étude VALCOR (VALeur prédictive de la composition CORporelle sur le devenir des sujets âgés au cours de l’hospitalisation en soins de suite et réadaptation). L’analyse porte sur 108 patients de plus de 75 ans. Sont mesurés à j1 et j21 : le poids, la composition corporelle (masse maigre, musculaire, grasse et angle de phase par bio-impédancemétrie, Z-Métrix BIOPARHOM) et la force de préhension (dynamométrie). La mortalité est évaluée à 3 mois. Les tests statistiques utilisés sont le test de Mann–Whitney, le test des rangs de Wilcoxon et le test de corrélation de Spearman. Entre j1 et j21, il n’y a pas de variation significative du poids, pour la composition corporelle seule la masse grasse diminue ( p = 0,001). Les valeurs à j1 de l’IMC, de la composition corporelle et de la force de préhension ne sont pas significativement différentes entre les patients vivants et décédés à 3 mois. Par contre l’angle de phase est significativement plus bas à j1 chez les patients décédés ( p = 0,002) mais aussi à j21 ( p = 0,006). Par ailleurs, plus l’angle de phase est élevé, plus la masse musculaire ( p = 0,0004), la masse maigre ( p < 0,0001) et l’albumine ( p = 0,005) à j1 le sont également. Le rôle potentiel de la masse grasse comme réserve énergétique efficace en cas de situation de stress aiguë lors d’une hospitalisation est soulevé. L’angle de phase constitue un élément pronostique de décès dans cette population gériatrique hospitalisée.