Imagerie des lymphomes cérébraux primitifs (LCP) de l’immunodéprimé : présentation initiale et réponse au traitement

Actuellement, environ 5 % des LCP touchent des patients immunodéprimés. Seules quelques études avec des effectifs limités se sont intéressées à leurs aspects radiologiques, et notamment à leur évolution sous traitement. L’objectif de cette étude est de décrire les aspects IRM initiaux des lymphomes de l’immunodéprimé, leur évolution sous traitement et d’essayer d’établir des critères de réponse au traitement. Les patients immunodéprimés atteints LCP ont été sélectionnés de façon rétrospective à partir de la base de données des LCP de la Pitié-Salpêtrière. Leurs IRM initiales, sous traitement et au cours du suivi jusqu’à la 1ère progression ont été systématiquement analysées par 2 neurologues différents (NS, CH). Les données IRM ont été corrélées aux données cliniques. Les imageries de 13 patients ont été analysées, 10 patients transplantés d’organe, 3 patients atteints du VIH. Au diagnostic, les lésions étaient multiples chez 11/13 patients (médiane : 3 lésions), avec prise de contraste annulaire à centre nécrotique chez 12/13 patients. Les lésions étaient profondes, superficielles ou les 2, respectivement chez 3, 2 et 8 patients. Chez les patients sans rechute ultérieure, nous avons retrouvé 3 patterns en fin de traitement : disparition des lésions, persistance de lésions hémorragiques sans prise de contraste, persistance de lésions à prise de contraste annulaire. Cette étude permet de confirmer que l’aspect IRM initial des LCP de l’immunodéprimé diffère de celui des immunocompétents chez qui on retrouve des lésions moins nombreuses, profondes, avec prise de contraste intense et homogène. Chez l’immunocompétent, il existe des critères internationaux de réponse (Abrey, JCO 2005), le critère IRM de réponse complète étant la disparition de toute prise de contraste. Les critères de réponse des LCP de l’immunocompétent ne s’appliquent pas aux immunodéprimés chez qui on retrouve souvent en fin de traitement des lésions nécrotiques résiduelles non évolutives ultérieurement.