Insuffisance cardiaque et diabète : données épidémiologiques, phénotype et impact sur le pronostic

Fréquentes dans la population générale, l’insuffisance cardiaque (IC) et le diabète sont deux maladies chroniques dont la prévalence augmente et qui représentent un lourd fardeau pour les systèmes de soins. Leur association est fréquente. De fait, le diabète est un facteur de risque important d’IC, qu’il s’agisse d’IC à fraction d’éjection réduite ou préservée. De nombreux mécanismes expliquent ces interactions, au premier rang desquels l’ischémie myocardique, l’hypertension artérielle, mais aussi l’âge, le sexe, l’obésité. Une IC est présente chez 10 à 15 % des diabétiques, et son incidence annuelle chez les patients à plus haut risque vasculaire ou en prévention secondaire est de l’ordre de 1 à 2 % par an. À l’inverse, le diabète concerne 30 à 40 % des patients insuffisants cardiaques, quelle que soit la fraction d’éjection, et est un facteur de mauvais pronostic dans une pathologie déjà très sévère. L’arrivée dans l’arsenal thérapeutique de l’IC de la classe des gliflozines, initialement développées comme antidiabétiques et dont les mécanismes d’action sur le cœur restent encore énigmatiques, va certainement contribuer à mieux comprendre les interactions physiopathologiques entre diabète et IC.