L’établissement de normes sériques d’hormone anti-müllerienne (AMH) dans une grande cohorte d’hommes adultes normozoospermiques met la lumière sur de nouvelles potentielles fonctions physiologiques de l’AMH sur la sécrétion de FSH et la mobilité des spermatozoïdes

Nous avons d’abord cherché à établir l’intervalle de référence pour les concentrations sériques d’AMH chez des hommes adultes. Deuxièmement, nous avons étudié la relation entre les concentrations sériques d’AMH et les gonadotrophines, la testostérone totale ainsi que les paramètres spermatiques. Au total, 578 hommes adultes normozoospermiques ont été inclus dans cette étude monocentrique. Pour les hommes âgés de 20 à 39 ans, les 2,5 e et 97,5 e percentiles des concentrations d’AMH étaient de 18,1–90,9 pmol/L, et pour ceux dont l’âge > 39 ans de 12,3–87,6 pmol/L. Les concentrations sériques d’AMH étaient positivement corrélées avec l’inhibine B et la concentration des spermatozoïdes, et négativement corrélées avec l’âge, la FSH et la mobilité progressive des spermatozoïdes. Ces corrélations persistent après ajustement sur l’âge, les concentrations d’inhibine B et/ou la FSH. En utilisant une approche par immunofluorescence, nous avons documenté pour la première fois que le récepteur d’AMH de type II (AMH-R2) est exprimé dans les spermatozoïdes humains et les cellules gonadotropes de l’hypophyse humaine. De nouveaux intervalles de référence des taux sériques d’AMH spécifiques à l’âge ont été établis. En outre, l’expression de l’AMH-R2 dans les spermatozoïdes et les cellules gonadotropes humaines, ainsi que les corrélations entre les taux sériques d’AMH et la mobilité des spermatozoïdes ou les taux de FSH, mettent la lumière sur de nouvelles potentielles fonctions de l’AMH dans la régulation de la motilité spermatique ainsi que la sécrétion de FSH chez les hommes adultes.