La féminisation des effectifs en chirurgie digestive en 2020 : des avancées mais des progrès restent à faire

Si le nombre de femmes dans les spécialités chirurgicales augmente, elles restent néanmoins minoritaires et ne représentent que 22 % des chirurgiens de moins de 40 ans. Le but de notre travail était d’évaluer la place actuelle des femmes en chirurgie à travers le regard des chirurgiens, infirmières de bloc opératoire (IBO) et patients. Enquête nationale réalisée auprès des chirurgiens digestifs, des IBO et des patients pour recueillir leur point de vue sur la féminisation du métier de chirurgien. Au total, 289 chirurgiens, 110 IBO, et 116 patients ont participé à cette enquête. Concernant les chirurgiens, il y avait 93 hommes et 196 femmes dont : 16 PuPh, 96 Ph, 45 assistants, et 127 internes. Le nombre d’heures consacrées à l’activité professionnelle et aux tâches domestiques était similaire entre les hommes et les femmes en chirurgie (p = 0,492). Les mères chirurgiennes s’occupaient majoritairement des enfants (34 %) vs 2 % des pères chirurgiens (p = 0,027). Il est plus difficile de faire chirurgie pour une femme que pour un homme, selon 77 % des femmes, 65 % des hommes, 75 % des IDE, et pour 55 % des patients (p = 0,002). Les femmes inspiraient aux patients la même confiance qu’un homme selon 34 % des femmes, 60 % des hommes, 68 % des IBO et 88 % des patients (p = 0,001). La présence des femmes en chirurgie semble s’imposer et être acceptée par les chirurgiens, les infirmières et les patients, mais des efforts restent à faire pour une véritable équité entre les deux sexes.