Explorations allergologiques des nécrolyses épidermiques : étude multicentrique rétrospective

Annales de dermatologie et de vénéréologie, FMC(2021)

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Abstract
L’exploration allergologique des nécrolyses épidermiques (NE, syndromes de Stevens-Johnson et Lyell) est peu rapportée dans la littérature, et concerne essentiellement les patch tests (PT). Les pric-tests (P) et les tests intradermiques (IDR) sont théoriquement contre-indiqués. Le but de cette étude était de rapporter l’expérience française des tests allergologiques des NE. Cette étude rétrospective multicentrique nationale a inclus les patients ayant eu des tests allergologiques pour explorer une NE entre 2010 et 2020. Les objectifs étaient de décrire les modalités des tests, leur taux de positivité et tolérance, les médicaments impliqués et les facteurs associés aux tests positifs (âge, sexe, type de NE, délai des tests, centres). Cent-dix-sept patients ont été inclus (67 F, âge médian 38 ans). Les tests étaient faits en médiane 8 mois (IQR 5–15) après la NE. Tous les patients avaient eu des PT (total 472 PT; en peau antérieurement lésée en plus du dos n = 15), 20 patients (17 %) des tests intradermiques à lecture retardée (P et/ou IDR ; total 52 IDR) et 35 des réintroductions ou provocations médicamenteuses (TPO) (30%, dont 26 dans un seul centre; total 57 TPO). Pour 98 % des PT et 41 % des P-IDR, les concentrations étaient celles utilisés dans l’exploration des autres toxidermies (PT : 10 % de principe actif ou 30 % de produit fini), plus diluées dans les autres cas (PT 1 % principe actif, IDR : dilution jusqu’à 10 −4 ). Aucun effet indésirable n’était rapporté lors des tests. Les PT étaient positifs chez 22 patients (19 %), dont 2 uniquement en peau antérieurement lésée. Une seule IDR était positive au bortézomib, chez un patient avec réactions au site d’injection du médicament par le passé. Aucun P n’était positif. L’objectif des TPO était de restreindre les contre-indications médicamenteuses. Deux patients déclenchaient une éruption bénigne après TPO. Les analyses univariées n’ont pas mis en évidence de facteurs associés à la positivité des tests. L’exploration allergologique des NE en France repose essentiellement sur les PT, réalisés selon les modalités des autres toxidermies. Leur taux de positivité était de 19%, proche des séries de la littérature. Si le délai de réalisation après la NE ne semble pas influencer leur résultat, la pose en peau antérieurement lésée peut augmenter leur sensibilité. Dans notre étude, l’exploration par P-IDR chez 20 patients s’est avérée peu rentable mais n’a pas réactivé les NE explorées. L’expérience des TPO, réalisés essentiellement dans un seul centre, est encourageante car a permis de lever des contre-indications sans effet secondaire grave. L’indication doit être bien pesée par des équipes habituées (imputabilité intrinsèque, extrinsèque et besoins thérapeutiques du patient). La prise en charge allergologique des NE doit être homogénéisée.
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Allergologie,Intradermoréaction,Lyell,Nécrolyse épidermique toxique,Patch tests,syndrome de Stevens-Johnson
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