Effet des traitements de fond sur les troubles cognitifs dans la SEP

Les troubles cognitifs sont fréquents dans la sclérose en plaques (SEP) avec un effet positif des traitements. Toutefois l’efficacité comparée entre les différents traitements nécessiterait d’être affinée. Comparer l’effet de différents traitements sur la cognition chez des patients avec une SEP rémittente-récurrente (RR). Nous avons poolé plusieurs études analysant la cognition chez des patients SEP RR traités par natalizumab (NTZ), fingolimod (FTY), teriflunomide (TRF) et interféron β-1a/acétate de glatiramère (IFN/AG). Un bilan neuropsychologique (BCcogSEP) a été réalisé à l’inclusion et 1,5–2 ans après. Le critère de jugement principal était l’évolution du nombre d’échec aux tests. Une analyse multivariée a été réalisée (ajustement sur : âge, sexe, EDSS initial, nombre d’années d’études et nombre de poussées l’année précédant l’inclusion). Nous avons inclus 170 patients (NTZ = 48, FTY = 51, TRF = 24 et IFN/AG = 36). Les 4 groupes étaient équivalents en âge (38,5 ans ± 10,6) et sexe (72 % de femmes). Le groupe NTZ avait un score EDSS initial et un nombre de poussé plus élevé ( p < 0,01). Il présentait aussi la plus grande baisse du nombre de scores déficitaires (−1,44 ± 2,16) et se détache significativement du groupe FTY (−0,33 ± 2,23, p = 0,028), TRF (0,21 ± 2,28, p = 0,017) et IFN/AG (0 ± 1,49, p < 0,01). Dans notre étude, les évaluations cognitives étaient globalement stables ou en amélioration comme pour les patients sous NTZ. Cependant la comparaison des résultats est limitée par une inhomogénéité entre les groupes (patients plus sévères dans le groupe NTZ) et la réalisation des tests à différentes époques (tests plus anciens pour les groupes NTZ et IFN/AG). Dans notre étude le NTZ était une alternative thérapeutique plus efficace que le FTY, le TRF et le IFN/AG dans la réduction des troubles cognitifs.