Insuline, hormone de la vie : épistémologie d'une découverte

Cet article participant à un numéro spécial consacré à la découverte de l'insuline s'intéresse au sens épistémologique de cette découverte. En s'appuyant largement sur des arguments développés par le philosophe médecin Georges Canguilhem, il montre comment la clinique a précédé la découverte de l'insuline : l'insuline apparaît ainsi comme l'hormone qui empêche de devenir diabétique. Il s'intéresse ensuite à un autre aspect de l'insuline, son rôle dans la mémoire, et montre les développements récents qui réunissent deux physiopathologies, celles du diabète de type 2 et de la maladie d'Alzheimer. Il présente une spéculation : l'insuline serait aussi l'hormone de la volonté. Puis il aborde d'un point de vue épistémologique le phénomène d'insulinorésistance psychologique, qui conduit à un retard de mise en œuvre d'une insulinothérapie devenue nécessaire. Il se termine en proposant que l'insuline, hormone de la vie, est un bien universel et que le défi du centenaire de l'insuline est de faire en sorte qu'elle soit disponible à l'échelle de la planète.