Néphropathie lupique chez l’homme

Mehdi Somai, F. Daoud, I. Rachdi, I. Arbaoui,B. Ben Dhaou,Zohra Aydi,Fatma Boussema

Revue de Médecine Interne(2021)

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Abstract
Introduction Le lupus erythemateux systemique (LES) presente une nette predominance feminine. La prevalence de l’atteinte renale au cours du LES est superieur chez l’homme par rapport aux femmes. La nephropathie lupique (NL) constitue un tournant important dans l’histoire de la maladie lupique. Le tableau clinique de NL est domine par la nette predominance feminine dans les series d’etude. La NL masculine est peu etudie du fait de la rarete des cas. Notre objectif etait de decrire le profil epidemiologique, clinico-biologique et evolutif de la NL chez l’homme. Patients et methodes Il s’agissait d’une etude retrospective descriptive incluant des patients lupiques (critere de ACR 1997) de sexe masculin ayant une nephropathie lupique suivis dans notre service de medecine interne entre 1997 et 2020 (23 ans). Les criteres d’inclusion des patients avec une atteinte renale lupique etaient ceux des conferences de consensus par l’ACR et l’EULAR a savoir : une proteinurie superieure ou egale a 0,5 gramme (g) par 24 heures et/ou une anomalie du sediment urinaire telle qu’une hematurie glomerulaire ou une leucocyturie aseptique. Resultats Dans un groupe de 150 patients suivis dans notre service pour LES (139 femmes et 11 hommes, soit une sex-ratio F/H de 12,6), 70 patients avaient une NL. Il s’agissait de neuf hommes sur 70 patients ayant une NL (13 %), soit une sex-ratio F/H de 6,7. Donc 9 hommes sur 11 hommes lupiques (82 %) avaient une NL alors que 61 femmes parmi 139 avaient une NL (44 %). L’âge moyen du diagnostic du LES et de la NL etait respectivement 29,2 ± 13,4 ans (extremes : 14–46 ans) et 30,1 ± 13,8 ans (extremes : 15–49 ans). Une proteinurie positive etait notee dans tous les cas avec une moyenne de 1,6 g/24 h et des extremes allant de (extremes : 0,7 a 5,7 g/24 h). Une hematurie etait objectivee chez 3 patients. L’œdeme, l’insuffisance renale aigue et le syndrome nephrotique etaient objectives respectivement chez un, deux et un patients. On ne retrouvait pas d’hypertension arterielle. Une AHAI, une leucopenie, une lymphopenie et une thrombopenie etaient retrouvees chez respectivement 4, 5, 8 et 1 patients. Les anticorps antinucleaires et les anticorps anti-DNAn positifs etaient positifs chez 7/8 et 4/7 patients. Une baisse du complement serique C3 et du C4 etaient objectivees chez respectivement 5 et 4 patients. La ponction biopsie renale etait realisee chez tous les hommes atteints de la NL. Les donnees histologiques montraient une glomerulonephrite essentiellement proliferative. Les classes III et IV etaient objectivees chez respectivement 2 et 3 patients. La classe II etait notee chez deux patients. La glomerulonephrite classe II + V et une nephropathie interstitielle isolee etait retrouvee chez un patient chacun. Tous les patients ont presente une remission renale complete. Aucun cas d’insuffisance renale chronique terminale ni de deces n’etait objective. L’etude comparative selon le genre n’a pas conclu a des differences statiquement significatives concernant l’epidemiologie, le tableau clinique ou l’evolution. Discussion Les etudes menees sur les NL montraient la predominance feminine qui est logiquement en rapport avec la frequence feminine dans le LES. Mais bien que les femmes representaient plus de 90 % des malades ayant un LES, ce sont paradoxalement les hommes qui developpaient plus frequemment et plus precocement une NL. Notre etude confirmait la predominance feminine avec un pourcentage de femmes a 87 %. Les patients de sexe masculin avaient tendance a avoir une plus grande frequence d’atteinte renale que les femmes et la NL etait plus grave. Une etude menee sur des familles comptant plusieurs patients atteints de LES revelait une prevalence plus elevee chez les patients de sexe masculin. Cette difference peut en partie s’expliquer par le facteur familial plutot que par le sexe. La NL masculine presentait un diagnostic tardif, une fonction renale plus mauvaise, un taux de remission plus bas et un taux de rechute plus eleve par rapport aux patients de sexe feminin. Les patients de sexe masculin avaient une mortalite significativement plus elevee et des resultats renaux plus mediocres. Conclusion Dans notre serie, le profil de la NL chez l’homme etait l’apanage de l’homme de la quatrieme decade avec une proteinurie moderee. La NL etait essentiellement une glomerulonephrite proliferative et de bon pronostic. Dans notre etude, aucune particularite clinico-biologique ni evolutive de la NL n’a ete note chez l’homme par rapport a la femme.
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