Impact cognitif des traitements immunosuppresseurs après greffe d’îlots de Langerhans : étude cas-témoins réalisée au CHU de Lille

Objectif La greffe d’ilots de Langerhans est une alternative a l’insulinotherapie exogene en cas de diabete de type 1 (DT1) instable et d’hypoglycemies severes. Elle implique une immunosuppression prolongee. Les traitements immunosuppresseurs comme le desequilibre glycemique peuvent influencer les fonctions cognitives. L’objectif de ce travail etait de comparer une evaluation cognitive realisee chez des DT1 greffes ou non d’ilots de Langerhans et d’identifier les facteurs pouvant l’influencer. Materiel et methodes Cette etude cas-temoins monocentrique a compare le MMSE (Mini Mental State Examination) et les fonctions cognitives superieures de patients DT1 greffes d’ilots de Langerhans entre 2003 et 2020 et de DT1 temoins candidats a une greffe d’ilots de Langerhans. Le critere d’exclusion etait le refus du patient (n = 12). Resultats Un total de 43 patients inclus : 34 greffes (14 sous mycophenolate mofetil (MMF) et 20 sous sirolimus) et 9 temoins. Il n’y avait pas de difference de MMSE entre les 3 groupes (p = 0,70), ni dans l’alteration des fonctions cognitives superieures. Dans la population totale (n = 43), le MMSE etait negativement correle a l’HbA1c (r = −0,30 ; p = 0,047) et au temps passe en hypoglycemie sur le CGMS (r = −0,32 ; p = 0,04). Il n’y avait pas de correlation entre le MMSE et le C-peptide ou le temps passe sous immunosuppresseur. Discussion Cette premiere etude evaluant les troubles cognitifs chez les DT1 greffes d’ilots n’a pas montre de difference entre les sujets greffes et non greffes, ni entre les groupes sous sirolimus et MMF avec la methodologie employee. Le MMSE semblait davantage correle a l’equilibre glycemique qu’au traitement immunosuppresseur.