Impact de l’évolution de la pandémie à SARS-CoV-2 sur la prescription de corticoïdes et d’immunosuppresseurs

L’émergence du SARS-CoV-2 a mis en rude les différentes prescriptions des médecins. En l’absence de recommandations et devant la responsabilité éthique vis-à-vis des patients immunodéprimés, la prescription de corticoïdes et d’immunosuppresseurs a connu des changements qui ont impacté la prise en charge de ces malades. Nous avons mené un questionnaire anonyme en ligne durant le mois de septembre 2021 pour les médecins via les réseaux sociaux (Facebook). Le questionnaire s’intéressait à l’impact de la pandémie à SARS-CoV-2 sur la prescription de corticoïdes et d’immunosuppresseurs et le changement des conduites thérapeutiques entre 2020 et 2021. La plupart des praticiens interrogés était des résidents (60,7 %), suivi par les médecins hospitalo-universitaires (20,3 %) puis les médecins de libre pratique (19,7 %). Les spécialités concernées étaient : la médecine interne (44,3 %), la rhumatologie (21,3 %), la néphrologie (11,5 %), la gastrologie (8,2 %), la dermatologie (4,9 %), la médecine générale (4,9 %), la pneumologie (1,6 %), l’hématologie clinique (1,6 %) et l’endocrinologie (1,6 %). Une réduction de nombre de prescription des corticoïdes était observée chez 23 % des participants au début de la pandémie en 2020 versus 11,5 % en 2021 (p = 0,005) (Tableau 1). Une cause de réticence particulière pour la prescription de corticoïdes en 2021 était l’absence de vaccination contre le SARS-COV-2 (50 %). Pour les immunosuppresseurs une diminution de nombre de prescription était observée chez 23 % des participants en 2020 versus 18 % en 2021 (p < 0,001) (Tableau 2). Trent sept pourcent des praticiens ont retardé l’instauration d’une biothérapie chez les malades en 2020 versus 29,5 % en 2021 (p = 0,004). La publication des recommandations par les sociétés savantes a facilité la prescription de ces molécules chez 80,3 % des participants. Notre étude a bien révélé un gain de confiance dans la prescription des corticoides et des différents immunosuppresseurs entre 2020 et 2021. Mais l’absence d’un traitement curatif et l’émergence des nouveaux variants du SARS-CoV-2 restent encore des défis à surmonter.