Profils longitudinaux des comportements nutritionnels des adolescents : une analyse des transitions latentes

Introduction L’interdependance entre le comportement alimentaire (CA), l’activite physique (AP) et le comportement sedentaire (CS) suggere d’identifier simultanement des profils homogenes et de decrire leurs evolutions. Cette etude visait a : – identifier les profils de comportements nutritionnels et leurs evolutions a deux ans chez des adolescents francais d’âge scolaire ; – identifier les facteurs associes a ces profils et a leurs evolutions. Methodes Cette etude a utilise des donnees de l’essai PRALIMAP (PRomotion de l’ALIMentation et de l’Activite Physique). L’AP et CS ont ete evalues avec le « International Physical Activity Questionnaire » et le CA avec un questionnaire de frequence alimentaire. Les profils a l’inclusion et leurs evolutions a deux ans ont ete identifies par une analyse des transitions latentes. Des modeles de regression logistique multinomiale ont ete realises pour identifier les facteurs associes aux profils et a leurs evolutions. Resultats Cinq profils de comportements nutritionnels ont ete identifies a l’inclusion chez 2390 adolescents (14–18 ans) ( Fig. 1 , Fig. 2 ) : – « CA equilibre et AP elevee, (n = 188 ; 7,9 %) » ; – « gros mangeur et AP moderee (n = 570 ; 23,8 %) » ; – « alimentation equilibree et AP basse (n = 745 ; 31,2 %) » ; – « restriction alimentaire et AP moderee (n = 493 ; 20,6 %) » ; – « consommateurs de produits sucres, grignoteurs et AP moderee (n = 394 ; 16,5 %) ». Les plus jeunes, ceux en surpoids ou obeses, et ceux de milieu social defavorise sont surrepresentes dans le profil 3 par rapport aux autres profils. Les modalites evolutives (« mixtes », « favorables » et « defavorables ») etaient presque similaires. Les adolescents plus âges, de sexe masculin et ceux socialement moins favorises etaient plus susceptibles d’avoir des changements « defavorables » que « mixtes », contrairement aux adolescents en surpoids ou obeses. Conclusion Les adolescents etaient deux fois plus nombreux dans le profil nutritionnel defavorable (profil 5) que dans le profil favorable (profil 1). Ces resultats mettent egalement en exergue l’importance des CA chez les adolescents et suggerent la prise en compte du statut socioeconomique et de la corpulence dans les interventions visant a changer les comportements des adolescents.