Identification environnementale d’agents pathogènes : Retex COVID-19 et perspectives

Contrairement à la plupart des agents chimiques qui manifestent leurs effets sur l’organisme quelques heures après l’exposition, les agents pathogènes se caractérisent par une période d’incubation avant leur expression clinique conduisant à un retard à l’identification d’un phénomène infectieux collectif. Par ailleurs si dans le domaine chimique et radiologique il existe de nombreux appareils de détection pouvant être mis en œuvre sur le terrain, les capacités sont beaucoup plus réduites dans le domaine biologique. Cette nécessité de disposer d’une capacité d’analyse environnementale d’agents pathogènes a été identifiée précocement par le Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM) et l’émergence de la crise sanitaire liée à la COVID-19 a permis le développement de procédés innovants ouvrant à terme de nouvelles perspectives. S’appuyant sur l’expertise en prélèvements des personnels armant le VDIP (véhicule détection identification prélèvements) le BMPM s’est associé à un laboratoire de biotechnologies en capacité d’analyser par RT-PCR les échantillons fournis à la recherche de présence d’ARN de SARS-CoV-2. L’objectif initial était d’avoir une cartographie de la présence virale dans les emprises du BMPM et de s’assurer de l’efficience des procédures de bionettoyage. Une fois les techniques fiabilisées et les seuils de détection affinés cette capacité opérationnelle a été proposée à la ville de Marseille, aux Armées et acteurs institutionnels. Fort de cette technicité et de cette expérience le BMPM a acquis des PCR pouvant être embarquées à bord du VDIP. Cette capacité ouvre des perspectives intéressantes dans le cadre du spectre des menaces biologiques. En effet, à condition de disposer des amorces spécifiques des agents de la menace biologique, il sera ainsi possible suite à une revendication ou une découverte suspecte de pouvoir répondre rapidement sur la présence ou pas des agents de la menace directement sur site.