Recontamination par le VHC et pratiques à risque chez les HSH

Introduction Depuis l’arrivee des antiviraux d’action directe (AAD) dans le traitement du VHC, l’objectif est d’obtenir une eradication de l’hepatite C. Neanmoins, nous avons note dans notre file active de patients, et en particulier chez les HSH, un certain nombre de cas de recontaminations. L’objectif de notre travail est de quantifier et de caracteriser ces cas de recontaminations VHC afin de mieux les prevenir. Materiels et methodes Il s’agit d’une etude retrospective entre janvier 2014 et decembre 2019 portant sur les patients HSH suivis dans le service de maladies infectieuses et traites pour au moins un episode d’hepatite C avec la mise en evidence des cas de recontaminations VHC (avec presence de genotype de souche different a chaque nouvel episode de positivite de la charge virale VHC). Resultats Parmi les 218 patients HSH traites pour au moins 1 episode d’hepatite C entre 2014 et 2019, on note : 83 % (182/218) de patients co-infectes par le VIH et parmi les 17 % (36/218) de VIH negatif, 58 % (21/36) sont des prepeurs. En termes de pratiques a risque, on note l’usage du chemsex hors slam (44/218 [20 %]), du slam (71/218 [33 %]) ainsi que des rapports sexuels non proteges (RSNP) (99/218 [45 %]) et la pratique du fist (6/218 [3 %]). Concernant les recontaminations, on met en evidence que 21 %(46/128) des patients ont eu plusieurs episodes de VHC (46/218) au cours de leur histoire avec : 2 episodes (31/46 [67 %]), 3 episodes (11/46 [2 %]), 4 episodes (1/46 [2 %]) 5 episodes (2/46 [4 %]) 6 episodes (1/46 [2 %]). Parmi ces patients, 96 % (44/46) sont VIH positif et 4 % (2/46) sont VIH negatif dont 1 prepeur. Parmi les pratiques a risque, l’usage du slam est predominant avec 52 % des cas (24/46) ainsi que le chemsex hors slam (11/46 [24 %]). Les RSNP (sans detail concernant le caractere traumatique ou non), comme unique facteur d’exposition, sont retrouves que dans 20 % des cas et la pratique du fist dans 9 % des cas (4/46). Une etude phylogenetique est en cours ainsi que l’analyse du cout des traitements a repetition. Conclusion Nos resultats mettent en evidence un taux non negligeable de recontamination VHC de 21 % parmi les HSH traites pour au moins un episode avec comme facteur de risque une co-infection par le VIH et la pratique du chemsex et plus precisement du slam. Il est necessaire de poursuivre l’accompagnement global avec une prise en charge addicto-psycho-sexologique de nos patients (seropositifs ou non) qui ont des pratiques a risque, de depister et traiter precocement les hepatites C aigues ainsi que de reflechir a d’autres voies de prevention.