La dépigmentation cutanée volontaire chez les adolescents à peaux foncées : résultats d’une enquête CAP à Abidjan (Côte d’Ivoire)

Annales De Dermatologie Et De Venereologie(2019)

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Abstract
Introduction La depigmentation cutanee volontaire (DCV) est une pratique par laquelle une personne de sa propre initiative s’emploie a diminuer la pigmentation physiologique de sa peau. Cette pratique est repandue dans les populations noires d’Afrique sub-saharienne, notamment la population feminine. La prevalence est de 25 % a Bamako au Mali, 67 % a Dakar au Senegal et 53 % a Abidjan en Cote d’Ivoire. La DCV est observee de plus en plus chez une population plus jeune, les adolescents. Cette etude a ete menee dans le but de determiner les connaissances, les attitudes et les modalites pratiques sur la DCV en vue de prevenir cette pratique au sein de cette population. Materiel et methodes Notre etude etait de type transversal et s’est deroulee sur une periode de 7 jours dans un lycee d’Abidjan. La population d’etude etait constituee d’eleves. Etait inclus dans l’etude tout adolescent âge de 13 a 18 ans, inscrit dans une classe de seconde, premiere ou terminale et suivant activement les cours. Des questionnaires anonymes ont ete remis aux eleves apres information et consentement eclaire. Les differents themes abordes etaient : la connaissance generale sur la depigmentation, ses modalites pratiques ; les produits utilises, leurs consequences sanitaires nefastes, les motivations de la pratique et les moyens de lutte eventuels souhaites. Resultats Au total, 1725 eleves ont ete inclus avec une predominance feminine (60 %) et un sex-ratio (H/F) de 0,7. Parmi eux, 93,4 % avaient deja entendu parler de la DCV par les reseaux sociaux (Facebook, WhatsApp) dans 62 % des cas, la presse ecrite (45 %), les amis et connaissance (38 %). Quatre-vingt-trois pour cent des adolescents ont defini la DCV comme une pratique qu’une personne utilise pour eclaircir son teint naturel. Les filles etaient les plus concernees (96 %) par cette pratique. L’eau de javel etait le produit le plus utilise selon 60,7 % des filles et 54,9 % des garcons, suivie du mercure, de l’hydroquinone et enfin des dermocorticoides. La forme galenique la plus utilisee etait les pommades (90,8 %), suivie des savons (77,3 %) et lotions (47,9 %). Les complications de cette pratique etaient connues de 93,1 % des adolescents, dominees selon eux par les maladies de la peau (64,5 %). Les adolescents pratiquant la DCV auraient ete motives par leurs amis proches (58,7 %), dans le but de seduire les hommes/femmes (56,6 %), etre a la mode (53,8 %). La grande majorite (93 %) a reconnu que cette pratique etait nefaste et dangereuse et etait a eviter (80,5 %). Quatre-vingt-un pour cent des adolescents ont souhaite la tenue de caravane de sensibilisation dans les ecoles sur les dangers de la DCV, ou de clubs de sante pour lutter contre cette pratique. Conclusion Des campagnes de sensibilisation semblent necessaires dans les lycees et colleges afin de limiter, voire eradiquer la pratique de la DCV a Abidjan, en inculquant des comportements plus sains des l’adolescence.
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Dépigmentation cutanée volontaire,Peau noire
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