Risque cardiovasculaire associé à l’alitrétinoïne. Analyse de la population française par la base SNDS-SNIIRAM

Annales de Dermatologie et de Vénéréologie(2019)

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Abstract
L’alitrétinoïne est un rétinoïde indiqué chez l’adulte atteint d’eczéma chronique sévère des mains, ne répondant pas au traitement par dermocorticoïdes puissants. Il est commercialisé en France depuis 2009. En raison d’un risque de dyslipidémie induit par le traitement, l’alitrétinoïne est contre-indiqué en cas d’hypercholestérolémie ou d’hypertriglycéridémie non contrôlée. L’objectif était de rechercher un risque d’événement cardiovasculaire grave (ECVG) associé à l’alitrétinoïne. Nous avons comparé la population exposée à l’alitrétinoïne à la population générale française, à partir de la base médico-administrative de l’Assurance-maladie (SNDS-SNIIRAM). Nous avons inclus tous les patients ayant reçu de l’alitrétinoïne en France jusqu’en 2016. Les ECVG retenus étaient les syndromes coronariens aigus (SCA), accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques, et artériopathies oblitérantes des membres inférieurs (AOMI). Nous avons estimé des SMR (Standardized Morbidity Ratio) en standardisant l’incidence d’ECVG sur la population générale française (échantillon généraliste des bénéficiaires), en tenant compte de l’âge, du sexe, de la présence d’une dyslipidémie, d’un antécédent d’ECVG, et après stratification sur le risque cardiovasculaire, défini comme la présence d’au moins un facteur de risque ou antécédent d’événement cardiovasculaire. En France, 19513 patients ont reçu de l’alitrétinoïne entre 2009 et 2016 : 64 ont fait un ECVG pendant la cure (durée médiane des cures : 3 mois), et 292 dans les 2 ans suivant le début des cures. Dans la sous-population sans risque cardiovasculaire, les patients recevant de l’alitrétinoïne ne faisaient pas plus d’ECVG que la population générale. Dans la sous-population avec au moins un antécédent ou facteur de risque cardiovasculaire, il n’a pas été identifié de risque d’ECVG pendant les cures ; dans les 2 ans suivant le début des cures, les patients ont le même risque de syndrome coronarien aigu que la population générale (SMR = 0,89, IC 95 % [0,75–1,06]), mais font deux fois moins d’AVC ischémique (SMR = 0,49, IC 95 % [0,30–0,75]). Nous n’avons pas identifié d’excès de risque d’événement cardiovasculaire grave chez les patients ayant reçu de l’alitrétinoïne. Une diminution du risque d’AVC dans les 2 ans suivant le début du traitement est trouvée chez les patients ayant au moins un facteur de risque ou antécédent d’événement cardiovasculaire. Deux hypothèses sont proposées : un effet neuroprotecteur, qui pourrait être expliqué par une diminution de l’athérosclérose et une inhibition de l’agrégation plaquettaire observées sur modèle murin. La seconde hypothèse est celle d’un « healthy user effect », traduisant un plus fort recours aux soins des patients recevant de l’alitrétinoïne. Il n’est pas trouvé d’excès de risque d’ECVG en cours ou après un traitement par alitrétinoïne.
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alitrétinoïne,eczéma,rétinoïdes,SNDS- SNIIRAM
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