La procalcitonine comme marqueur diagnostique et pronostique d’infection bactérienne chez les patients admis pour fièvre et/ou syndrome inflammatoire dans les services de médecine interne

La Revue de Médecine Interne(2016)

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Abstract
Introduction La procalcitonine (PCT) est un marqueur biologique produit en conditions normales par les cellules C de la glande thyroide. Le gene Calc-I code pour l’ARN-m qui induit l’expression de la PCT. Une infection induit une expression ubiquitaire du gene Calc-I. La secretion de l’ARN-m de la PCT est stimulee de facon plus importante lors d’un sepsis que l’ARN-m des autres cytokines, la PCT semble donc etre plus elevee lors des infections bacteriennes et pourrait aider au diagnostic. Fievre et syndrome inflammatoire constituent un motif frequent d’hospitalisation dans un service de medecine interne. Les etiologies, nombreuses et diversifiees, font toute la complexite du diagnostic. La question est donc de savoir si la PCT reste performante dans le contexte particulier d’un service de medecine interne. Patients et methodes Une etude monocentrique, prospective, de cohorte, s’interessant aux caracteristiques operatoires de la PCT en tant que marqueur diagnostique a ete menee dans notre service de medecine interne, entre le mois de decembre 2015 et septembre 2016. Le critere de jugement principal etait de comparer la valeur initiale de la PCT avec l’etiologie retenue de la fievre/du syndrome inflammatoire, basee sur le jugement du clinicien (reposant sur des criteres cliniques et paracliniques preetablis). Les patients de plus de 18 ans, hospitalises dans le service de medecine interne pour une fievre (temperature superieure a 38,5 °C) et/ou un syndrome inflammatoire (CRP u003e 5 mg/l), n’ayant pas exprime de refus ont ete inclus. Une PCT etait dosee lors de leur bilan d’entree et chaque etiologie etait relevee, qu’il y ait une documentation microbiologique ou non. Resultats Quatre-vingt-douze patients ont ete initialement inclus, puis 4 exclus (deux patients avec une antibiotherapie depuis plus de 12 heures avant le dosage de la PCT, un dosage de PCT realise au-dela des 24 premieres heures d’hospitalisation, et deux patients dialyses). L’analyse a porte sur 88 patients. Parmi les etiologies retrouvees de fievre et/ou de syndrome inflammatoire, on denombrait 46 infections bacteriennes, et 42 autres causes (maladie auto-immune, neoplasie, infections virales, thrombose veineuse profonde, arthrite microcristalline, etc.) dont 6 patients pour lesquels aucune etiologie n’a ete retrouvee. L’âge moyen des patients avec infection bacterienne etait significativement plus eleve : 73,3 (± 15,3) ans versus 65,7 (± 16,7) ans, p  = 0,003. Le sex-ratio etait identique que l’etiologie, soit bacterienne ou non (50 femmes/38 hommes). La PCT etait significativement plus elevee dans les infections bacteriennes avec une mediane a 0,32 [0,15–3,31] μg/L versus 0,14 [0,10–0,23] μg/L pour les autres causes, p  = 0,0003. Mais plusieurs etiologies non bacteriennes avaient egalement une PCT elevee : par exemple, une PCT a 5,86 μg/L devant une reaction immuno-allergique a une transfusion plaquettaire, ou un patient avec une neoplasie et une PCT a 2,71 μg/L. Nous avons determine le seuil optimal de PCT selon la methode du point J de Youden qui est a 0,3 μg/L. Pour ce seuil a 0,3 μg/L, la sensibilite (Se) est a 56,5 % (IC 95 % : 42,2–70,8), la specificite (Sp) est a 85,7 % (IC 95 % : 75,1–96,3), la valeur predictive positive (VPP) a 56,5 % (IC 95 % : 42,2–70,8) et la valeur predictive negative (VPN) a 85,7 % (IC 95 % : 75,1–96,3). Discussion Les resultats de notre etude semblent proches des resultats anterieurs publies dans la litterature. L’etude menee par Delevaux et al. en 2003 retrouvait un seuil optimal a 0,35 ng/mL avec une meilleure Se a 72 %, et une Sp a 88,5 %. Queyrel et al. ont mene une etude prospective au CHRU de Lille entre 1999 et 2001. La Se etait de 65 %, la Sp de 57 %, la VPP etait de 77,4 % et la VPN de 41,9 %. Conclusion Notre etude montre que la PCT est significativement plus elevee dans les infections bacteriennes par rapport aux autres causes de fievre ou syndrome inflammatoire. Cependant, plusieurs patients avec une etiologie non bacterienne presentaient une PCT elevee. Avec un seuil a 0,3 μg/mL, la VPN et la Sp sont interessantes mais la Se et la VPP insuffisantes. D’apres ces resultats, la PCT semble etre un element interessant pour ecarter une infection en cas de negativite mais n’est pas suffisante pour detecter une infection. Compte tenu de son cout important et des caracteristiques operatoires retrouvees, elle ne devrait pas etre realisee en routine devant une fievre et ou un syndrome inflammatoire en medecine interne, mais peut etre reservee aux cas difficiles.
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