Valorisation des activités infirmières au sein d’une structure de prise en charge de la douleur chronique

L’infirmier travaillant dans une structure de prise en charge de la douleur (SDC) détient des missions cliniques, organisationnelles, institutionnelles mais aussi d’enseignement et de recherche. Son activité est indispensable au fonctionnement d’une SDC. Or, la plupart des missions réalisées n’apparaissent pas dans la nomenclature des actes et ne sont donc pas rémunérées. Dans ce cas, comment valoriser l’activité infirmière en SDC ? Premièrement, la valorisation passe par les compétences cliniques. Nombreux sont les infirmiers exerçant en SDC se formant aux techniques psychocorporelles (ex. : hypnose, relaxation), l’éducation thérapeutique, les thérapies cognitivocomportementales et bien d’autres encore. Ces formations demandent un investissement de l’infirmier, de l’équipe du SDC et de l’institution. Si la pertinence de ces prises en charge commence à être prise en compte, sous réserve qu’elles reposent sur des formations reconnues et validées, même si elles ne donnent pas lieu à une rémunération. Deuxièmement, la valorisation des compétences organisationnelles est nécessaire concernant les missions institutionnelles en participant à la réalisation d’enquêtes ou d’audits, aux analyses de pratiques et à l’évaluation des pratiques professionnelles, aux réunions des référents douleur ou du CLUD, à l’organisation des rendez-vous et des groupes de patients et la formation dans les services. L’infirmier participe à l’amélioration de la traçabilité de la prise en charge de la douleur, indicateur IPAQSS, permettant la certification d’un établissement de santé. Troisièmement, la valorisation doit se faire aussi dans l’enseignement et la recherche. En effet, il s’agit de missions d’enseignement, notamment la participation à l’enseignement universitaire (DU, capacité douleur) et les missions de recherche avec la mise en place du programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP). Pour une valorisation sur le plan financier, il est donc nécessaire : 1) de coter tous les actes infirmiers réalisés lors d’une hospitalisation de jour en SDC (T2A) ; 2) de tracer toutes les consultations infirmières même s’il n’y a pas de rémunération ; 3) de faire de l’enseignement et de la recherche. En effet, devant l’absence de visibilité sur la pérennité des missions d’intérêt général (MIG), il faudra valoriser les missions d’enseignement, de recherche, de recours et d’innovation (MERRI). Seront valorisés financièrement les enseignements pour les étudiants en médecine, les publications scientifiques indexés sur Pubmed, la participation aux essais cliniques et les PHRIP. En conclusion, si les acteurs de santé publique et le ministère soulignent le rôle primordial de l’infirmier au sein de la SDC et de l’établissement, la valorisation financière est loin d’être optimale, ne reposant à ce jour que sur la MIG. Il est donc important de miser sur l’aspect organisationnel, l’enseignement et la recherche.