Etudes chimiques et isotopiques de l'uranium, du plomb et de plusieurs produits de fission dans un echantillon de minerai du reacteur naturel d'Oklo

La spectrométrie de masse associéeàla dilution isotopique aétéappliquéeàl'échantillon KN50-3548 du minerai d'Oklo, en vue d'effectuer des analyses isotopiques et chimiques de plusieurséléments particulièrement intéressants pour caractériser la réaction nucléaire. Ces analyses ont conduitàun faisceau de résultats cohérents permettant de préciser certains aspects du fonctionnement de ce réacteur fossile: ainsi, la fluence, l'indice de spectre, le nombre total de fissions rapportéàl'uranium, le pourcentage de participation aux fissions de 238 U et 239 Pu ontétédéterminés; la durée de la réaction aétéestimée d'après la participation du plutonium aux fissionsàenviron 800.000 ans; enfin, la date de la réaction nucléaire aétéévaluéeàpartir de l'analyse du plomb etàpartir du nombre de fissions de l'uranium; ces deux méthodes conduisentàdesâges légèrement différents, d = 1730 ± 10MA et d = 2000 ± 100MA respectivement. Cette deuxième détermination de la date de la réaction, basée sur l'hypothèse que l'uranium et les terres rares de fission n'ont pas migré, conduitàsupposer que la réaction pourraiteˆtre plus ancienne que l'aˆge citépour le Francevillien. On aégalement montréqu'il n'y a pas eu de contamination par deséléments naturels postérieurementàla réaction, aussi bien pour le plomb que pour les terres rares, le palladium ou les gaz rares.