Quels sont actuellement les espoirs réels de grossesse après cryoconservation ovarienne?

L'amélioration des taux de survie après cancer, en particulier chez les enfants et les jeunes adultes, a pour conséquence de devoir faire envisager les moyens actuellement disponibles pour tenter de préserver leur fertilité ultérieure. Les traitements gonadotoxiques comme certaines chimiothérapies et la radiothérapie peuvent entraîner une insuffisance ovarienne précoce et une stérilité chez les patientes traitées. La cryoconservation ovarienne est une alternative à la congélation d'embryons ou d'ovocytes. Le but de la cryoconservation ovarienne est de réimplanter du tissu ovarien après rémission, soit en position orthotopique au niveau du pelvis, soit en position hétérotopique (par exemple paroi abdominale, avant-bras). La technique de folliculogenèse in vitro, en vue de porter à maturation les follicules primordiaux immatures du cortex ovarien cryoconservé en follicules matures pour une fécondation in vitro, n'en est encore qu'au stade de la recherche expérimentale. Le but de cette mise au point est d'évaluer les espoirs réels de grossesse après cryoconservation ovarienne. En effet, la cryoconservation ovarienne est proposée par de nombreuses équipes en France et dans le monde aux femmes devant subir un traitement anticancéreux. Cependant, seules deux naissances ont été rapportées à ce jour après greffe orthotopique. Dans les deux cas, l'origine de la grossesse a été discutée, car l'ovocyte pourrait provenir soit de la greffe, soit de l'ovaire laissé en place. De plus, le risque théorique de réintroduire des cellules cancéreuses limite cette technique aux cancers qui ne sont pas susceptibles d'avoir disséminé dans l'ovaire. Les espoirs engendrés par la cryoconservation ovarienne, mais aussi les limites, doivent donc être exposés aux patientes avant un prélèvement chirurgical pour cryoconservation ovarienne.