Traumatisme du rachis cervical du rugbyman en France

Cet article est un état des lieux sur les connaissances des traumatismes du rachis cervical en France. Le rachis cervical d’un joueur de rugby est soumis à des contraintes mécaniques importantes au cours de phases de jeu spécifiques aux règles de ce sport, avec des situations de contact individuel ou collectif. Trois éléments ont orienté notre analyse : la description des traumatismes aigus, la description des lésions dégénératives et les recommandations pratiques issues de notre activité clinique. Les traumatismes aigus ont été décrits par les études rétrospectives et prospectives de la Fédération française de rugby (FFR). Ces travaux ont analysé les facteurs de risque de lésions graves, leur mécanisme de survenue, les postes exposés, les phases de jeu et leur incidence par saison au cours des dix dernières années. Cinq pour cent des traumatismes du rugbyman concernent le rachis cervical. Deux à trois accidents par saison avec lésions médullaires graves entraînent des séquelles fonctionnelles sévères. L’aménagement de la mêlée et la reconnaissance d’une aptitude spécifique à jouer en première ligne ont réduit de moitié les accidents. Par ailleurs, la pratique du rugby prédispose à un risque de dégénérescence arthrosique précoce, notamment pour les joueurs de première ligne. Enfin, des recommandations ont été énoncées pour des situations courantes auxquelles est confronté un traumatologue du sport : le certificat de non contre-indication à la pratique du rugby et l’autorisation de rejouer après un traumatisme du rachis cervical. Des exemples de cas cliniques illustrent nos indications.